Le Roi NTARE RUGAMBA

 

              Le Roi MWEZI GISABO

 

Le Roi MWAMBUTSA BANGIRICENGE

 

Le Prince Louis RWAGASORE

 

1eMinistre Pierre NGENDANDUMWE

 

Capitaine Martin NDAYAHOZE

 

Le Président Jean Baptiste BAGAZA

 

     Le Président Melchior NDADAYE

     Monsieur Nicolas MAYUGI

     Monseigneur Joachim Ruhuna

 

 

MAYUGI NICOLAS, UN ERUDIT HORS DU COMMUN 

"Seigneur, libérez le Peuple Burundais, délivrez les Barundi". Telles sont les paroles de Nicolas, quelques minutes avant sa mort. Son épouse Jeanne MIBURO.

TEMOIGNAGE

NICOLAS, TU N'ES PAS MORT, TU ES VIVANT

Ce matin-là, le peuple burundais s'est réveillé sous le choc d'une triste nouvelle: Nicolas MAYUGI n’est plus! Tu venais de t'éteindre dans la nuit du Dimanche 19 janvier 1997. Tu étais âgé d'un peu plus de 47 ans puisque tu es né le 6 décembre 1949. J'ai beaucoup réfléchi sur ton départ. Quand nous nous sommes rencontrés en septembre 1963, toi en 2eme année et moi en 1ere année de l'enseignement secondaire au Petit Séminaire Saint Joseph de Mureke, ni toi ni moi ne savions que 34 ans plus tard le Créateur te rappellerait à Lui. Quand je t'ai rejoint, en septembre 1970, à Cyangugu au Rwanda, au noviciat de la Compagnie de Jésus, ni toi ni moi ne savions qu'il te restait à vivre sur cette terre seulement 27 ans. Et quand je t'ai encore retrouvé en septembre 1973 à l'Université de Lubumbashi en République Démocratique du Congo, tu m'as persuadé de faire annuler mon inscription au département de la langue et de la littérature françaises et de me faire inscrire dans le Département des langues et littératures africaines. Quand nous discutions de cette question qui, d'une manière certaine, a orienté l'avenir pour moi, savais-tu qu'il te restait à vivre sur cette terre seulement 24 ans?

Te souviens-tu encore des longues soirées à Lubumbashi où nous échangions, toi et moi, nos commentaires sur les ouvrages lus, sur nos professeurs, sur nos supérieurs, sur l'actualité? Te souviens-tu que nous n'étions pas toujours d'accord? Te souviens-tu que nous nous sommes disputés quelquefois et que cela a nécessité une demande mutuelle de pardon?

En 1977, tu avais fini ton premier cycle des études universitaires en linguistique; tu en as entrepris un autre en philosophie. Plus tard, tu donnais des cours de linguistique et de philosophie dans différents établissements d'enseignement supérieur. Dis-moi, Nicolas: où trouvais-tu le temps de lire tant de livres et de rédiger tant de syllabus avec une matière aussi abondante ? Et savais-tu qu'à cette époque il te restait seulement 17 ans à vivre sur cette terre ? A te voir travailler, on dirait que tu savais!  

En 1982 tu t'es séparé d'avec la Compagnie de Jésus mais tu es resté compagnon de Jésus dans ta nouvelle vie, avec les responsabilités de plus en plus nombreuses qui allaient être les tiennes: Professeur, Conseiller principal à la Présidence de la République, Ministre, Secrétaire Général puis Président du parti politique au pouvoir, Parlementaire.

Les différentes étapes que tu as parcourues dans ta formation, ton contact avec la réalité professionnelle, tout cela était une préparation à cette période de 9 ans qui couronne ta vie et qui débute en 1988: période courte mais dense, riche et pleine. Période où tu as su utiliser chaque minute qui passe au service de ton pays. Période où tu as été réellement un homme de génie au service de la nation. Tu as beaucoup voyagé à l'intérieur et à l'extérieur du pays, tu as beaucoup écrit, tu as beaucoup réfléchi, tu as beaucoup médité, tu as beaucoup prié. Nicolas, merci pour ton exemple.

Parmi tes nombreuses contributions à la vie de la Nation pendant cette période, je t'en rappelle une: La mémoire vigilante et l'interethnique résistante pour une lutte rigoureuse contre le génocide. Quand tu rédigeais cette contribution, savais-tu que c'était là ton testament au peuple burundais? Il ne te restait alors que trois mois à vivre sur cette terre. Merci, Nicolas, pour ce testament.

Bujumbura, novembre 1998

Paul NGARAMBE.

 

« Les Barundi ont-ils compris ? Quelque part, quelque chose me dit que pas encore ou pas assez. C’est pourquoi, il faut reprendre la parole aujourd’hui pour redire au peuple burundais que le chemin de l’exclusion et de la ségrégation n’aboutit pas, que l’idéologie de l’extermination de l’autre et du génocide n’aboutit qu’a une chose : La tragédie qui emporte tout le monde dans les ténèbres de la mort ou, par sursis, dans l’errance de l’exil ».

« Ma proposition est qu’entre autres, il faut se réintroduire dans la pensée des Barundi pour y installer ce que j’appelle une mémoire vigilante servie par une interethnique résistante contre toute forme d’extermination de l’autre qui, en fait, est l’autre moi-même, mon alter ego….. Une mémoire qui voit le danger et le prévient parce qu’habitée par une intentionnalité volontaire de vivre et de faire vivre au lieu de tuer et de mourir ».

« Aussi, j’en appelle a une interethnique résistante qui rallierait les Bahutu, les Batutsi et même les Batwa pour une lutte commune contre ce qui les extermine tous : L’idéologie du génocide ».

Ces phrases magnifiques sont tirées du livre de Nicolas MAYUGI : LA MEMOIRE VIGILANTE ET L’INTERETHNIQUE RESISTANTE POUR UNE LUTTE RIGOUREUSE CONTRE LE GENOCIDE un livre qui, comme l’écrivent si bien Mr Paul NGARAMBE et le Père Liboire KAGABO, est un vrai testament politique que Monsieur MAYUGI laisse au peuple burundais, aux hommes et femmes politiques de ce pays, à la jeunesse en quête de modèles. Et dire qu’il est parti avant d’avoir terminé de l’écrire. Il faudra toute la bonne volonté de ses amis pour rassembler les notes et sortir une œuvre magistrale que, malheureusement peu de Burundais connaisse et que d’autres, qui le connaissent, interprètent mal pour diverses raisons non scientifiques. Car cette œuvre est véritablement scientifique et des historiens, des politiques, devraient s’en servir pour éclairer le peuple Burundais et le monde sur la naissance et l’évolution de l’idéologie de l’exclusion et du génocide, cette plaie, ce virus qui empoisonne le peuple Murundi et les peuples de la Région des Grands Lacs en emportant tant de vies, souvent innocentes, depuis si longtemps.

L’IDEOLOGIE DU GENOCIDE

Qu’est ce que l’idéologie du génocide et surtout comment s’est elle constituée dans les mentalités des Barundi jusqu'à ce qu’elle est aujourd’hui ?

Pour Nicolas MAYUGI, l’idéologie, comme celle qui nous occupe, est avant tout une pensée. C’est la sa nature première, et que si on doit se battre contre elle, il ne faut pas se tromper de moyens et de stratégies. C’est principalement avec des moyens et des stratégies de pensée et pas autre chose. D’autres moyens autres que ceux de pensée peuvent être nécessaires, mais ce ne sera qu’à titre d’adjuvants. L’idéologie du génocide est une pensée de l’extermination totale. C’est terrible et effrayant. Mais plus effrayant encore est de savoir comment les Barundi, peuple qui, hier, a provoqué l’admiration des étrangers à plus d’un titre (culturel, organisationnel, etc.…) en sont arrivés là.

Pour connaitre la spécificité de l’idéologie du génocide au Burundi, Nicolas MAYUGI va explorer l’histoire de sa constitution. Le drame de l’idéologie du génocide s’est initié au cours de la période coloniale et s’est constitué en cinq actes bien distincts :

  1. Le premier acte est celui des études ethnologiques et historiques:

Menées par les premiers européens qui sont arrivés chez nous, ces études ont conclu à l’existence de trois races, qu’on appellera plus tard, ethnies : les Batwa, les Bahutu et les Batutsi, et cela sur base des mesures des cranes, des nez, des lèvres etc.… A cela sont ajoutées les spéculations historiques sur les migrations des uns et des autres, a partir de la fameuse hypothèse ou mythe hamitique (aujourd’hui abandonnée par les chercheurs sérieux), qui est à l’origine de toutes les spéculations pseudo-scientifiques, les stéréotypes et préjugés, les complexes de supériorité et d’infériorité, dont nous sommes depuis longtemps des victimes souvent ignorantes et parfois consentantes.

 

  1. Le deuxième acte est celui du RACISME :

Les conclusions des ethnologues et des historiens ont été poussées plus loin, à savoir que les Batutsi qui présentaient, semble-t-il, des traits physiques et même mentaux proches de ceux des Blancs constituaient une race supérieure, tandis que les autres, les Bahutu et les Batwa constituaient des races inferieures. A cela se sont ajoutés des jugements moraux avancés sans scrupule aucun, toujours pour démontrer la supériorité des uns et l’infériorité des autres. C’est ici que Nicolas MAYUGI va se montrer un scientifique hors pair en démontant un a un les arguments fallacieux de ces ethnologues, en particulier un certain Hans MEYER dans son livre « DIE BARUNDI » dont les arguments pseudo-scientifiques sur ces « races », influencés par les théories raciales qui produiront un Hitler en Allemagne, ont fait le plus de dégâts dans les esprits des gens, burundais et étrangers, car le regard sur l’autre était transformé, déformé, biaisé. Les extraits que nous livre Nicolas MAYUGI de ce livre méritent d’être connus car ils apportent un témoignage utile sur l’origine des idées qui ont marqué l’historiographie et la politique du Burundi depuis plus d’un siècle, qui ont produits les stéréotypes physiques, moraux que les Barundi, malheureusement, ont intégrés pour continuer à entretenir des différences basées sur des theories raciales fausses. La tache du colonisateur était à la construction d’un argumentaire, peu importe sa justesse, pour diviser, séparer, opposer afin de mieux régner. Cette idéologie a empêché Hans MEYER d’apercevoir, tant soi peu, quelque chose de positif dans le peuple burundais. Il n’a vu que du négatif chez les Bahutu et chez les Batutsi. Aussi a-t-il produit une œuvre négative. Il n’en sera pas autrement de ceux qui, historiographes ou politiciens, (Burundais ou étrangers) marcheront sur les traces de Hans MEYER. Ils ne verront rien de positif, rien de commun chez les Bahutu et chez les Batutsi et se croiront de ce fait justifiés de les diviser et les ségréger. Ils produiront des œuvres négatives et nocives jusqu'à la mort. Sur cette voie sans issue, le colonisateur belge a marqué un pas décisif : C’est le 3eme acte dans la constitution de drame de l’idéologie du génocide au Burundi.

 

  1. Le troisième acte est celui de la ségrégation:

Du racisme à la ségrégation, il n’y a qu’un pas qui est vite franchi. Au Burundi, ce pas a été franchi par le colonisateur belge à travers des actes systématiques opérés systématiquement dans deux domaines que le Professeur Joseph GAHAMA a bien décrit dans sa thèse de Doctorat : Le Burundi sous administration belge. Il s’agit du domaine administratif et du domaine scolaire.

Dans le domaine administratif : Sous prétexte qu’ils étaient d’une race non faite pour gouverner – ce qui n’était pas l’avis du Roi qui les avait mis en place -, tous les Chefs (Baganwa) (d’origine) hutu furent expulsés de l’administration du pays. Ce fut un acte de discrimination majeure sur base d’un racisme crasseux. Le Professeur GAHAMA dira, et avec raison, que s’il y a un événement important qui a beaucoup marqué (je dirais bouleversé) l’évolution politique au Burundi entre 1920 et 1940, il s’agit bel et bien de la réorganisation administrative belge.

Dans le domaine scolaire : L’enseignement colonial belge, entièrement confié aux missionnaires dès 1929, fut une véritable catastrophe sociale. La purification ethnique qui venait de s’opérer dans la gestion de la Nation était une mise en place d’un système, un système divisionniste pour une meilleure domination. A ce système, il fallait assurer la continuité, la permanence, la pérennité. Le système scolaire, pensé lui aussi sur une base raciale et divisionniste a été le lieu oú la pérennité souhaitée a été organisée.

Et MAYUGI d’indiquer ce qui lui parait grave dans la constitution de l’idéologie du génocide à ce niveau. C’est qu’il s’est trouvé des Barundi, des Batutsi et des Bahutu, pour croire à ces élucubrations politiciennes des colonisateurs : Les uns ont cru qu’ils étaient de la race supérieure faite pour gouverner, des seigneurs, et les autres ont cru qu’ils étaient de la race inferieure faite pour courber l’échine : des serfs… C’est là qu’il situe notre propre responsabilité et qu’il récuse comme sans valeur l’invocation du colonisateur dans nos propres malheurs, trente ans après son départ. Pourquoi se laisser berner ! Et on s’est laissé berner une fois de plus au cours de la période coloniale : C’est le quatrième acte.

 

  1. Le quatrième acte est celui de l’inversion :

A l’approche de l’indépendance, quand les colons se sont aperçus que leur règne était sérieusement menacé (par ceux la même qu’ils avaient formé sur base d’exclusion raciale), ils se détournèrent des Batutsi qu’ils avaient d’abord adoptés pour s’appuyer ensuite sur les Bahutu qu’ils avaient pourtant éjectés comme des malpropres. La consigne donnée aux Bahutu était qu’il était temps de se débarrasser des Batutsi qui les ont dominés depuis quatre siècles, alors que ce sont des étrangers venus d’ailleurs par le Nil. Le colon promettait son appui en échange d’une remise à plus tard de l’accession à l’indépendance. (Lui, le veritable envahisseur, devenait du coup le sauveur, sa seule intention étant de se maintenir aussi longtemps que possible comme maitre du pays)

Encore une fois, il s’est trouvé des Barundi pour y croire et des partis ethniques furent fondés (au Burundi et au Rwanda).., car c’est probablement à cette époque qu’on nous informe que les Bahutu étaient majoritaires et que les Batutsi étaient minoritaires comme si lors de la réforme administrative il n’en était pas ainsi. Le plus dramatique c’est qu’il s’est trouvé, encore une fois, des Barundi pour y croire. La consigne a marché au Rwanda, elle n’a pas marché au Burundi : C’est le cinquième acte.

  1. Le cinquième acte est celui de l’exemple rwandais

Au Rwanda en effet, les Bahutu se sont débarrassés des Batutsi en les tuant ou en les chassant avec l’appui du colonisateur. Les Bahutu ont pris le pouvoir et ils ont réclamé l’indépendance, ce qui arrachera a J.P. HARROY ce sarcasme célèbre : « KAYIBANDA l’ingrat ».

Au Burundi, la consigne coloniale n’a pas marché grâce a un homme, le Prince Louis RWAGASORE, parce qu’il avait compris que la liberté et la démocratie du peuple burundais se situait dans un ralliement rassembleur des Bahutu et des Batutsi pour constituer une majorité quantitativement et qualitativement supérieure à celle ethnique malicieusement suggérée par la colonisation.

Toutefois, ce qui s’est passé au Rwanda en 1959, si le Burundi en a été épargné (pour quelque temps), a néanmoins marqué le début du déploiement de l’idéologie du génocide dont les effets jalonnent l’histoire de notre pays depuis l’indépendance.

La période post indépendance est la période d’une vaste tragédie qui persiste encore aujourd’hui avec une litanie de crimes, de génocides contre le peuple Murundi. A partir du premier génocide rwandais, il s’est créé au Burundi un double phénomène. D’une part la conviction chez certains Bahutu que la conquête du pouvoir était possible au Burundi comme au Rwanda. D’autre part, une peur viscérale, « a genuine fear », chez les Batutsi que le sort des Batutsi du Rwanda pouvait être le leur un jour, s’est installée.

Malheureusement, la conviction est passée a plusieurs reprises aux actes et a chaque fois, la peur s’est exprimée dans une répression auto-défensive au-delà des limites de l’acceptable. Outre la mort des innocents, coupables d’être nés hutu ou tutsi, on remarquera dans cette tragédie, l’irruption d’un phénomène nouveau, qui n’existe nulle part au monde, celui des citoyens refugies à l’intérieur de leur propre patrie. Il s’agit de ces concitoyens, hutu et tutsi, que nous appelons pudiquement « déplacés » et/ou « dispersés » mais qui sont en fait des rescapés et des sinistrés de guerre ethnico-politique. (Aujourd’hui, les déplacés, otages du pouvoir actuel et en danger permanent, existent encore dans certaines régions du Burundi depuis 1993, leur malheureux  sort n’intéressant plus personne).

Ainsi, la période postindépendance aura été, pour les Barundi, une période tragique. Elle aura néanmoins contribué à démontrer que la suggestion coloniale de « DIVISER pour REGNER » était une suggestion destinée à perdre le peuple Burundais, mais à sauvegarder somme toute l’intérêt de colonisateur même après son départ.

Signalons, pour clore ce chapitre que l’entretien et l’alimentation de l’idéologie du génocide (Et de l’exclusion), de même que sa diffusion et l’organisation de son exécution sont le fait de l’élite intellectuelle, car c’est elle qui cherche à acquérir le pouvoir ou à s’y maintenir. Le peuple (Murundi) des Bahutu, des Batutsi et des Batwa n’est que la victime embrigadée par une pensée diabolique d’extermination qui nous perd tous. Comment donc s’en débarrasser pour cesser enfin de « nous génocider » sous la barbe de ceux qui nous ont poussés dans ce Holtweg, ce chemin qui ne mène nulle part, mais que nous avons bêtement assumé comme une pratique politique voici trente ans ?

 

Nicolas MAYUGI va nous présenter sa réponse à cette question plus qu’importante pour sauver les Barundi de leur aliénation identitaire qui les maintient dans cette idéologie d’exclusion et de génocide : La constitution de la mémoire vigilante et l’interethnique résistante.

 

La constitution d’une mémoire vigilante est une œuvre monumentale et colossale mais il faut l’entreprendre, sinon d’autres le feront pour nous mais contre nous. Une telle œuvre requiert des moyens énormes, il faudra les chercher. Mais par-dessus tout, pour que cette mémoire puisse être réellement vigilante et salvatrice, il faudra remplir une condition essentielle. La mémoire vigilante ne pourra être l’œuvre des Batutsi seuls ou des Bahutu seuls, car dans ce cas, le risque est grand qu’on produise de nouvelles idéologies du génocide peut être plus meurtrières que celles qu’on voulait combattre. C’est plutôt ensemble que Bahutu et Batutsi doivent résister et travailler à l’érection de la mémoire vigilante qui les mobilisera tous, non les uns contre les autres, mais les uns pour les autres. C’est pourquoi j’en appelle à une interethnique résistante qui rallierait les Bahutu, les Batutsi et même les Batwa pour une lutte commune contre ce qui extermine tous : L’idéologie du génocide. Il faudra dans cette lutte instaurer des points de ralliement qui devraient se constituer dans plusieurs endroits à l’intérieur du pays et oú la langue de communication devra progressivement être plus le Kirundi que le français. C’est en Kirundi, en effet, que bien des Barundi ont été abusés et dévoyés par l’idéologie du génocide, c’est aussi en Kirundi que ces mêmes Barundi pourront être ramenés dans la bonne voie. Les points de ralliement pourront être la concrétisation de cette proposition déjà faite d’ériger un centre de réflexion et de travail, je dirais de résistance contre le génocide. Un tel centre pourrait d’ores et déjà se doter d’un Bulletin « Alerte Génocide » oú des témoignages pourraient régulièrement paraitre et commencer à dire au peuple Burundais « PLUS JAMAIS ÇA »

L’interethnique résistante est une condition essentielle de la constitution d’une mémoire vigilante. Mais pour que l’une et l’autre atteignent leur pleine efficacité, il faut, dans le pays, la mise en place d’une politique de la concorde qui, systématiquement, ôte à l’idéologie du génocide les prétextes de sa réalisation.

La bonne réalisation de ces propositions et de celles d’une politique de la concorde sera mieux assurée si la direction de l’interethnique est résolument empruntée. Car, la aussi, il faut résister à la tentation, malheureusement suggérée par l’idéologie du génocide même, de croire que le salut consiste à s’enfermer au sein de son ethnie. On se souviendra – mémoire vigilante ! – que l’Occident n’a pu venir à bout du nazisme qu’en constituant « l’internationale de Alliés », aujourd’hui encore vivante. Il n’en sera pas autrement au Burundi et dans la région des Grands Lacs ou rapidement il nous faudra arriver a une « interethnique régionale » contre le génocide. Encore une fois, « UMOJA NI NGUVU ».

 

Voilà la présentation du livre magistral et instructif de Nicolas MAYUGI sur la connaissance et la lutte contre l’idéologie du génocide. Une interpellation toujours d’actualité pour les patriotes Barundi qui voudrait se battre résolument contre cette plaie qui a emporté tant de vies innocentes et qui malheureusement est encore à l’œuvre.

 

ITORERO.ORG  vous invite à échanger sur la meilleure façon de mettre en application les propositions salutaires de Nicolas MAYUGI pour sauver le Burundi, délivrer les Barundi, souhait ultime  dans son dernier souffle.

Un grand patriote, un grand Nationaliste dans la droite ligne du Prince Louis RWAGASORE.

 

REST IN PEACE GRAND HOMME

Philosophie "Ubuntu" d'Itorero

   "UBUNTU TWARAZWE NA BASOKURU BUDUTEGEKA UKWUBAHA NO KUGIRA UBUNTU KU KIREMWA MUNTU COSE KUKO DUSANGIYE UBUNTU" : "L'UBUNTU NOUS LEGUES PAR NOS ANCETRES, NOUS OBLIGE A AVOIR DU RESPECT ET PRATIQUER L'UBUNTU ENVERS TOUTE PERSONNE HUMAINE DU FAIT QUE NOUS PARTAGEONS L'UBUNTU"                                                                                                                                                                                                                                                    La prise de conscience, l’interrogation et la réflexion permanente nous amène à la connaissance de nos maux, de notre histoire, de nos peuples pour une vision conséquente afin de sortir de ce cercle vicieux et bâtir un BURUNDI nouveau, une AFRIQUE nouvelle, avec des leaders responsables, conscients de leurs missions, attachés aux intérêts de leurs peuples. ITORERO sera ce lieu d’échanges et de formation pour les futurs leaders. Le BURUNDI sera le projet pilote, l’AFRIQUE sera l’aboutissement.

« Etre responsable dans un pays sous-développé, c’est savoir que tout repose en définitive sur l’éducation des masses, sur l’élévation de la pensée, sur ce qu’on appelle trop rapidement la politisation."

 

Histoire du Burundi

 

Ukuri gushirira mu kuyaga

 

 

  Dr Alphonse RUGAMBARARA,
  Rohero,
  BUJUMBURA, 
  BURUNDI

 Email: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
 Website: www.itorero.org

 

 

Mission et Objectifs

C’est une lutte avant tout contre soi-même, pour se reconstruire d’abord, reconstruire les autres, nos Nations et l’AFRIQUE par le Nationalisme, le Panafricanisme et la philosophie de l’UBUNTU

 « L’humiliation du continent africain ne réside pas uniquement dans la violence à laquelle l’Occident nous a habitués. Elle réside également dans notre refus de comprendre ce qui nous arrive » (Aminata TRAORE).