ITORERO : GENESE DU SITE
« L’Histoire des hommes nous apprends que les hommes n’apprennent rien de l’Histoire »
Pourquoi ce site, ce blog ? Comment m’est venue l’idée d’un site web ?
L’orientation Education politique : En 2003, j’ai été emprisonné et accusé de collusion avec l’ennemi se trouvant être le FNL-Palipehutu juste pour avoir demandé qu’ils rejoignent eux aussi les négociations. C’était trois ans après la signature de l’Accord d’Arusha ! Un dossier accablant a été monté contre moi pour m’éliminer politiquement et peut être physiquement. Mes trois enfants ont quitté le pays, j’étais en prison au BSR, je ne savais pas à ce moment si je les reverrais un jour.
Heureusement, grâce à de nombreux amis, j’ai été relaxé. Puis il y a eu l’Accord de Pretoria en 2004 qui a définitivement enterré, pour moi, l’espoir de voir l’Accord d’Arusha appliqué tel que nous l’avons signé. Malgré mes mises en garde en Août 2004 sur le fait que cet Accord accordait « la mainmise du Parti vainqueur des prochaines élections (De 2005) sur toutes les institutions politiques et militaires », tous les Partis politiques (G7 comme G10), cette fois ci bien réunis autour d’un même objectif : la mangeoire (distribution des postes), ont été sourd à mes appels jusqu’à ce qu’ils constatent dix ans après et trop tard, qu’il y avait eu violation de l’Accord d’Arusha, sans avouer que tous avaient cautionné cette violation au départ.
Constatant mes impuissances face aux appétits de cette classe politique, j’ai décidé de démissionner de la Présidence de mon Parti cette même année et de me consacrer à la connaissance réelle du problème des Barundi par l’exploration de la vraie histoire profonde du peuple MURUNDI. Cette exploration m’a amené à élaborer un Cours d’Education politique pour les futurs leaders du Burundi qui le veulent, cours qui leur permettra d’apprendre réellement de l’Histoire de leur pays. Pratiquement dix ans après ma démission, j’ai commencé ce cours par petits groupes de jeunes. L’idée d’un web site pour atteindre le plus de jeunes m’a été suggérée par quelques jeunes et le voici pour ceux qui le veulent.
Durant ma période de politique active, j’ai été tour à tour traité d’extrémiste tutsi, de régionaliste anti Bururi notoire, de fondateur du FRODEBU, d’origine hutu, tanzanien, ougandais, rwandais, de traître à la cause tutsi et j’en passe ! Peut-être faut-il être tout cela pour se sentir vraiment MURUNDI et AFRICAIN!
« Ma victoire finalement sera de démontrer au peuple Murundi que je n’étais pas ce qu’on m’avait accusé d’être. Prince Louis RWAGASORE – 25 Août 1960 »
L’orientation Panafricaniste : Mon éducation politique durant mes études au Sénégal ne pouvait que m’amener à connaitre et aimer le Panafricanisme. Au cours d’un récent voyage en Afrique de l’Ouest, j’ai eu l’agréable surprise de m’asseoir dans l’avion à côté d’un jeune homme de 24 ans, quarante ans me séparent de lui, et tenez-vous bien, il avait dans sa main le même livre sur Kwame NKRUMAH que j’avais dans ma main ! Nous avons ri de cette heureuse coïncidence, mais qui signifiait que malgré notre différence d’âge le Panafricanisme nous reliait, que la soif et la passion de connaitre l’Afrique traversaient les générations et que ce trait d’union entre générations africaines devrait être consolidé.
Ce jeune homme se rendait en Afrique du Sud prendre part à une conférence sur le Panafricanisme justement. Même si le projet pilote de ce web site se concentre sur le Burundi, l’aboutissement est nécessairement l’Afrique car les péripéties historiques qui ont influé la trajectoire de l’Histoire du continent Afrique se retrouvent à l’identique dans chaque pays africain. Ce web site et l’éducation politique qu’il propose s’oriente dans la construction du Panafricanisme nécessairement.
Jeune homme, si tu veux reconstruire ton pays, prend conscience de ton aliénation identitaire, prend conscience que tu dois d’abord te reconstruire toi-même par rapport à tes différentes identités pour reconstruire les autres, puis ta Nation et l’Afrique par voie de conséquence.
Le défi est grand, périlleux, mais la tâche est noble !
BIENVENUE DANS VOTRE ITORERO !