Le Roi NTARE RUGAMBA

 

              Le Roi MWEZI GISABO

 

Le Roi MWAMBUTSA BANGIRICENGE

 

Le Prince Louis RWAGASORE

 

1eMinistre Pierre NGENDANDUMWE

 

Capitaine Martin NDAYAHOZE

 

Le Président Jean Baptiste BAGAZA

 

     Le Président Melchior NDADAYE

     Monsieur Nicolas MAYUGI

     Monseigneur Joachim Ruhuna

 

 

 

Introduction

 

                   Ntare Rushatsi Cambarantama (vers 1530– vers 1550) Il fut le premier roi du Burundi, Il a inauguré l’ère monarchique qui prendra fin en 1966 sous le règne de Charles Ndizeye, il serait le fondateur présumé de la monarchie ganwa du Burundi et aussi certaines versions le considèrent comme étant venu avec KIRANGA, un esprit intermédiaire entre Dieu et les Hommes.. Son origine rester toujours inconnue et se traduit par une série de contes et de légendes dans lesquelles on trouve deux courants de mythes dont celui du sud ou cycle du Nkoma et le cycle du nord ou cycle de la Kanyaru. La première légendes nous présente le roi Ntare Rushatsi comme descendant de la lignée royale de NTWERO Père de JABWE et NSORO qui dirigeait le sud du pays. Installé à Ntunda Jabwe contrôlait le Mugamba et son frère dans le Bututsi, près de Gitanga situé à Ryansoro (du nom de Nsoro).

                   C’est ainsi qu’un jour, alors que Jabwe retournait d’une chasse, pour échapper à un orage se réfugea dans un enclos de Gashinyira à Matana qui appartenait du domaine de Nsoro et en profita pour faire union avec la femme de son frère d’où naquit un enfant qui sera le futur Ntare Rushatsi.

                 INAMABUYE, soeur de Jabwe et Nsoro, était marié avec le roi RUHINDA ou RUHAGA de Buha où cet enfant part étant très jeune. Jabwe et Nsoro étaient en conflit permanent dans lesquels serait mort NSORO. Le jeune enfant sera berger à la cour du royale. Mais, des signes vont révéler sa destinée de futur roitelet que battre toujours dans le jeu d’"ikibuguzo" (tric trac), il avait également un taureau qui ne cessait de battre le taureau du roi et le roi faisait souvent des rêves qui l’intriguaient sur la destinée de l’enfant ; pendant son séjour à Buha, le Burundi connut des calamités naturelles. Les devins furent inspirés qu’il y avait un enfant burundais dans le royaume du Buha qui pouvait sauver le pays. Ils traversèrent ainsi la rivière Malagarazi, allèrent à Buha pour ramener NTARE et celui-ci amena son taureau qu’il abat a son arrivé au mont Nkoma au Burundi et étend sa peau sur une termitière qui contenait un serpent venimeux appelé "Inkoma" celui-ci frappa la peau de sa tête et inaugura ainsi le tambour au Burundi comme symbole du pouvoir.

            Les gens firent des cris de joie et ils fabriquèrent le tambour "Karyenda" dans un arbre appelé "Umurama". Cambarantama gagna les hauteurs du Mugamba où il inaugura les premiers enclos. Il prit le nom de Ntare Rushatsi "lion hirsute".

                        La deuxieme legende, celle de Kanyaru, nous présente Cambarantama comme provenant du Rwanda ou il était un berger chez un roi magicien du nom de Mashira.Et un jour, il fit paître des vaches dans un champ d’éleusine du roi qui se fâcha et lui envoya régner au Burundi. Cambarantama se forgea des armes en traversant la Kanyaru et tua un lion qui menaçait le pays. Ce sont les Batwa qui le découvrirent avec un sac contenant toutes les semences des plantes du pays, ainsi il devint le premier roi sous le nom de Ntare Rushatsi Cambarantama ainsi ramena la pluie et l’abondance se réinstalla au Burundi.

N.B : ... Les traditions ne mentionnent ni le clan, ni l’ethnie de ce roi. Il est présenté comme un héros civilisateur, fondateur du Muganuro et initiateur de l’ordre judiciaire (institution d’Ubushingantahe). Le Mwami présidait des cérémonies publiques comme l’Umuganuro et suivait un rituel et des mécanismes définis par les BAGANUZA spécialisés dans la préparation de cette fête et c’était interdit de semé le sorgho avant le Muganuro....Enfin, Kiranga, grand protecteur de la monarchie accompagne le roi dans sa course vers le pouvoir. Le roi ou Mwami était lui-même la source du pouvoir du pays, doté de qualités surnaturelles, censé être né avec des semences de principales plantes du pays. Il incarnait la loi et la coutume .Sa fonction principale était celle de juge suprême.

                            Ntare Rugamba fut un grand conquérant et un grand organisateur du royaume. Il est appelé Rugamba, c'est-à-dire "guerre" à cause de ses combats. Il a régné environ un demi-siècle. Son grand mérite est d'avoir agrandi le royaume.

L'avènement de Ntare Rugamba inaugura un renouveau dans la croyance populaire aux institutions monarchiqueset donna au Burundi les frontières qu'il avait à la veille de la colonisation. Le Burundi indépendant en 1962 n'avait plus les frontières lui léguées par Ntare Rugamba car le colonisateur belge lui amputera le Bugufi qui se trouve actuellement en Tanzanie.

 

I. Agrandissement du royaume

A. Conquête du Bugesera

                              Vers la fin du XVIIIes, le royaume du Bugesera à la tête duquel se trouvait la dynastie des BAHONDOGO entre en déclin. Ntare Rugamba profitera de la faiblesse de ce royaume pour attaquer un monarque appelé 1NSORO que les légendes burundaises appellent NYABAREGA. Les affrontements entre Rugamba et Nsoro se seraient déroulés entre 1796 et 1801.

B. Conflits avec le Rwanda

                     Les guerres que Ntare Rugamba va livrer contre les Roi Gahindiro et Rwogera du Rwanda avaient un but stratégique. Il voulait venger les défaites subies par ses prédécesseurs. Les Rwandais demeuraient vigilants. Ils avaient mis le long de la frontière des milices pour contrecarrer d'éventuelles attaques.

                        Ainsi, à l'avènement de YUHI GAHINDIRO au début du XIXe siècle, Rugamba attaqua le Rwanda et les Rwandais repoussèrent l'attaque. Les affrontements les plus sanglants eurent lieu près du lac Cohoha. Cette localité prit le nom de Kirundo, du verbe "Kurunda", c'est-à-dire "entasser". La tradition indiquent que les cadavres des Banyarwanda étaient tellement nombreux qu'ils formaient "une montagne".

                  Vers 1830, à l'avènement de RWOGERA, le Burundi envahit encore le Rwanda. Les traditions rapportent que les troupes burundaises formaient un front depuis la Rusizi jusqu'au Bugesera. Mais les Banyarwanda, ayant été averti par un espion, tendirent un piège au Burundais en les laissant s'enfoncer à l'intérieur du pays.

                     Les armées envoyées à partir de la cour royale rwandaise attaquèrent et dispersèrent les Barundi dans les environsde Butare. Au moment de battre en retraite, les Barundi furent encerclés. Il n'y eut aucun survivant. Les Banyarwanda venaient ainsi d'effacer la défaite de Kirundo.

                     Les difficultés de part et d'autre vont continuer et les guerres de cette époque sont souvent évoquées dans la tradition. Elles expliquent en partie la méfiance qui a toujours marqué les relations entre le Burundi et le Rwanda.

C. Les expéditions vers le Bushi, (en actuelle Congo Démocratique)

                      Plusieurs traditions signalent des incursions de Ntare Rugamba au Bushi. Il y aurait razzié beaucoup de vaches. Selon certains témoignages, Ntare Rugamba y aurait épousé une princesse nommée NYAMVURA, la mère du futur rebelle KIRIMA qui prétendait au trône du Burundi.

D. La conquête du Buyogoma

Le Buyogoma appartenait au Mwami RUHAGA du Buha. Ntare Rugamba convoitait cette région et livra en conséquence la guerre au Buha. Le royaume du Buha se morcela progressivement. Le Buyogoma et le Kumoso furent intégrés dans le Burundi vers les années 1840.

E. Annexion du Bugufi

Le Bugufi a été annexé à la fin du règne de Rugamba en 1850. Ntare Rushatsi y aurait confié la direction de la province à un serviteur nommé MPEHE qui se mit aussitôt à la valoriser. 

 

II. Organisation intérieure

A. Administration

                        Les conquêtes de Ntare Rugamba avaient agrandi le pays. Le Burundi atteint en effet le double de la superficie qu'il avait sous Ntare Rushatsi. Il ne lui restait qu'à consolider son pouvoir sur de longues distances. 

Concernant l'administration, le système consistait à déléguer l'autorité royale dans les provinces éloignées. Au centre, il se constitue des domaines royaux "IVYIBARE" administrés par les "BISHIKIRA". Les Bishikira étaient composés de Hutu et de Tutsi. Sur la périphérie, il y envoie des gens prochesde la famille royale. Les Bishikira assuraient la gestion administrative et économique des domaines.

                         De ses 11 femmes, Ntare Rugamba eût une descendance mâle importante de laquelle la tradition a retenu cinq noms pour leur importance historique. Il s'agit de NDIVYARIYE, RWASHA, BIRORI, BUSUMANO ET GISABO. Ce dernier succédera à son père sous le nom dynastique de Mwezi Gisabo.

                        Vers 1850, 3/4 du pays étaient entre les mains des princes. Pratiquement, tout l'est et le tout le sud étaient contrôlés par les enfants et les petits fils de la reine Nziramibango qui est la mère de Rwasha et de Birori. Cette reine a joué un rôle important car c'est elle qui fit venir VYANO à la cour royale pour y être épousée par Rugamba et engendrer par aprèsBusumano et le futur roi Mwazi Gisabo.

B. Ecrasement des chefs autonomistes

                          Ntare Rugamba a écrasé les chefs autonomistes après avoir assis son pouvoir.

1 A l'Est: le chef NTIBIRANGWA

                 Rugamba a d'abord combattu Ntibirangwa, chef du lignage des "BASHOKA" qui gouvernait la région de BUKIRASAZI. Les traditions le présentent comme un anti-roi qui a contesté le pouvoir du Mwami. il fut tué par une milice royale.

2 Au Nord-Est FUMBIJE et RUCEBERA

                             Fumbije était un chef puissant qui gouvernait le BWERU et une partie du BUGESERA, juste après Nsoro. Ntare Rugamba lui aurait confié la direction de cette région. Il lui aurait même donné une fille en mariage. Très tôt, il cessa de se présenter à la cour et refusa de répondre à la convocation du roi dont il massacra les émissaires. Un homme du Kumoso oeuvrant pour le compte du roi partit lui proposer un bracelet. L'ayant mis sur les bras, Fumbije se mit à gonfler, craqua et mourut.

                         Quant à Rucebera, il est originaire du Bugufi. Il fut battu par le fils du roi Ndivyariye et se noya en essayant de s'enfuir vers le Bushubi.

C. Organisation militaire

1. L'éducation militaire du jeune Burundais

                          Comme Ntare Rugamba a livré beaucoup de guerres, les enfants, dès leur jeune âge, apprenaient à faire la guerre. Pour divers motifs, ils se provoquaient et se livraient des combats en simulant une vraie guerre. On commençait à se jeter les épis de maïs, puis des pierres. Ainsi, il s'habituaient à éviter des projectiles. Vers 14 ans, les enfants étaient initiés à l'arc. A 17-18 ans, ils étaient en mesure de tirer loin et les jeunes passaient un examen pour lequel ils recevaient un brevet de bons tireurs au cour d'une cérémonie couronnée par une remise d'un arc pour adulte. Désormais, on pouvait faire appel à lui en cas de danger.

2. Les armes

                            Les armes utilisées étaient la lance et l'arc. Un archer pouvait atteindre facilement une cible se trouvant à 100m. Il y avait aussi la glaive très répandue surtout à l'ouest du pays.

3. Les armées

                           Il n'existait pas dans le Burundi des armées de métier. Le roi de choisissait sa garde (INTORE) recrutés parmi les chefs et les courtisans. Ils obéïssaient aux ordres d'un général (INTWAZANGABO) choisis parmi les proches de la famille royale. Cette armée nationale appelée (INGABO ou INTORE Z'UMWAMI) pouvaient totaliser facilementquatre mille hommes. Les guerriers de Ntare s'appelaient (ABATEZI,) c'est-à-dire les attaquants pour leur bravoure et leur combativité. Les chefs importants avaient leurs armées provinciales (URUTORERE RW'UMUGANWA)

4. Les campagnes

                   Quelques temps avant de conquérir une région ou un pays, des espions (ABATASI) étaient envoyés. A la mobilisation, les guerriers mettaient leurs pagnes en peau d'antilope, se maquillaient le visage avec de l'argile de couleur rouge et blanche, de manière à les rendre terrifiants. Ainsi, avant d'aller à la guerre, les enfants, les femmes et les vieillards étaient cachés dans un lieu sûr. Les archers étaient disposés selon un plan défini: les archers expérimentés étaient placés en face de l'ennemi qu'ils harcelaient de leurs tirs précis. Derrière eux, il y avaitdes guerriers rapides pour ramasser des flèches perdues et les remplir dans les carquois. Suivaient ensuite le reste des guerriers, puis les réserves avec le commandant en chef, qui, couvert par les meilleurs combattants, profitaient de la mêlée pour déborder l'ennemi sur les côtés et l'encercler. On s’emparait du bétail, on brûlait les enclos. La tradition n'a pas retenu des cas où l'on faisait des prisonniers de guerre pour en faire des esclaves.

                     Après plus d'une cinquantaine d'années de conquêtes et d'affermissement du pouvoir politique, judiciaire et militaire, Ntare Rugamba, le bâtisseur de la nation burundaise fut épuisé. Très vieux et affaibli, il se retira à l'enclos de Mugera. Il y épousa Vyano, mère du futur Mwezi Gisabo. Il mourut quelques temps de la maladie de pian (Ibinyoro). Il fut enterré à Buruhukiro, non loin de la frontière avec le Rwanda.

Philosophie "Ubuntu" d'Itorero

   "UBUNTU TWARAZWE NA BASOKURU BUDUTEGEKA UKWUBAHA NO KUGIRA UBUNTU KU KIREMWA MUNTU COSE KUKO DUSANGIYE UBUNTU" : "L'UBUNTU NOUS LEGUES PAR NOS ANCETRES, NOUS OBLIGE A AVOIR DU RESPECT ET PRATIQUER L'UBUNTU ENVERS TOUTE PERSONNE HUMAINE DU FAIT QUE NOUS PARTAGEONS L'UBUNTU"                                                                                                                                                                                                                                                    La prise de conscience, l’interrogation et la réflexion permanente nous amène à la connaissance de nos maux, de notre histoire, de nos peuples pour une vision conséquente afin de sortir de ce cercle vicieux et bâtir un BURUNDI nouveau, une AFRIQUE nouvelle, avec des leaders responsables, conscients de leurs missions, attachés aux intérêts de leurs peuples. ITORERO sera ce lieu d’échanges et de formation pour les futurs leaders. Le BURUNDI sera le projet pilote, l’AFRIQUE sera l’aboutissement.

« Etre responsable dans un pays sous-développé, c’est savoir que tout repose en définitive sur l’éducation des masses, sur l’élévation de la pensée, sur ce qu’on appelle trop rapidement la politisation."

 

Histoire du Burundi

 

Ukuri gushirira mu kuyaga

 

 

  Dr Alphonse RUGAMBARARA,
  Rohero,
  BUJUMBURA, 
  BURUNDI

 Email: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
 Website: www.itorero.org

 

 

Mission et Objectifs

C’est une lutte avant tout contre soi-même, pour se reconstruire d’abord, reconstruire les autres, nos Nations et l’AFRIQUE par le Nationalisme, le Panafricanisme et la philosophie de l’UBUNTU

 « L’humiliation du continent africain ne réside pas uniquement dans la violence à laquelle l’Occident nous a habitués. Elle réside également dans notre refus de comprendre ce qui nous arrive » (Aminata TRAORE).