ITORERO

FORUM ET DEBATS 

« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » VOLTAIRE 

                      Dans le Burundi traditionnel la parole, IJAMBO, revêtait une importance capitale. Non seulement parce que nous étions dans une culture de l’oralité, mais aussi parce que c’était le seul moyen de communiquer, de se confier, d’avoir confiance. Ainsi lorsqu’une personne, quelque soit son statut demandait dans une assemblée qu’on lui accorde la parole, « NDASAVYE IJAMBO », nul n’avait le droit de la lui refuser. Le droit à la parole était garanti. Et ce droit là est l’un de piliers de la démocratie dans les temps modernes.

                 Forum et Débats se veut être un espace où ce droit sera garanti pour toute personne qui voudra contribuer à l’échange d’idées, d’innovations, de réflexions sur le Burundi, ses problèmes et des propositions de solutions. Il faut arriver a sortir le Burundais de ses ghettos, ethniques, régionaux, partisans, familiaux et autres, pour s’ouvrir á l’autre, l’amener á penser que ceux dont on se méfie partagent avec nous l’identité Murundi après tout, que notre destin est lié qu’on le veuille ou non.

                  Au début des années 1990, les intellectuels de cette époque avaient initié des débats sur les sujets d’actualité tel que la démocratie, les Droits de l’Homme, les libertés fondamentales et tant d’autres sujets de société. La guerre, commencée en 1993, a fait reculer cette avancée et nous a fait retourner dans nos ghettos en les renforçant avec la partisannerie. Les gens ne se parlent pas, ils se méfient et s’insultent, Il suffit de regarder les réseaux sociaux pour comprendre que les ghettos ont détruit le tissu social burundais au lieu de le renforcer. Il y a quand même par ci par là des groupes qui essaient de ramener cette pratique socialisante, de dépasser les clivages pour se parler. C’est à encourager. Comme ce qui s’est passé dernièrement entre des Imbonerakure et Pacifique NININAHAZWE, espérons que cela puisse continuer.

                FORUM et DEBATS s’inscrit dans cette ligne de réhabiliter la pratique traditionnelle de l’IJAMBO et de permettre de rompre avec ces ghettos qui nous empêchent de penser á notre pays plus qu’á nos « ethnies », nos régions, nos partis et autres petites identités. Les sujets de réflexion ne manquent pas. Nous invitons tout un chacun á participer par des articles, anciens ou nouveaux, sur des sujets qui élèvent le niveau de connaissance, de conscience, de discernement des Burundais que nous voulons voir sortir de la misère intellectuelle dans laquelle des années de guerre et d’incompréhensions nous ont enfermés. A vos plumes et à vos méninges, chers compatriotes.

                C’est la seule voie pour cultiver la tolérance, pour faire reculer la peur de l’autre, pour élever le niveau de discussion entre Burundais, car ce qui se passe sur les réseaux sociaux burundais est souvent honteux. Les intellectuels sont ici interpellés, surtout ceux qui ont eu un niveau d’éducation politique, pour qu’ils remplissent leur rôle de transmettre, éveiller et engager.

  « Ne croyez pas en quoi que ce soit simplement parce que vous l’avez entendu. Ne croyez  pas en quoi que ce soit simplement parce que c’est dit et amplifié dans des rumeurs par beaucoup. Ne croyez pas en quoi que ce soit simplement parce que vous l’avez trouvé écrit dans vos livres religieux. Ne croyez  pas en quoi que ce soit simplement sur l’autorité de vos enseignants et ainés. Ne croyez pas dans les traditions parce qu’elles ont été dépassées sur plusieurs générations. Mais après observations et analyses, si vous trouvez que quelque chose est en accord avec la raison et conduit au bien et au bénéfice de chacun et de tous, alors acceptez le et faites en votre ligne de vie. »  BOUDDHA

 POUR LA RECONCILIATION DU PEUPLE MURUNDI, RESTONS DEBOUT 

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