Julius Kambarage Nyerere 

 

           Julius Kambarage Nyerere (né le  à Butiama et mort le  à Londres) est un homme politique tanzanien d'ethnie Zanaki (en).

         Il fut Premier ministre de la Tanzanie de 1960 à 1961, puis président de la République du  au . Surnommé le mwalimu (l'instituteur en swahili), il fut l'un des principaux représentants du socialisme africain.

Actuellement, l'Église catholique a ouvert un procès en béatification, qui est toujours en cours.

 

Origines et débuts en politique

              Il est né en 1922, dans le village de Butiama, au nord de la Tanzanie, à proximité du lac Victoria. Son père, Burito Nyerere, est l'un des chefs des Zanaki, un groupe ethnique assez réduit. Ce père est polygame. La mère de Julius Mugaya est une de ses femmes.

               La Tanzanie est alors une colonie anglaise, et les Anglais incitent les chefs locaux à mettre leur descendance à l'école. À 31 ans, en 1953, Julius Nyerere, brillant enseignant passé par Édimbourg pour terminer ses études, et converti au catholicisme pendant sa scolarité, prend la tête de la Tanganyika African Association (TAA) qu’il transforme rapidement, en compagnie de Bibi Titi Mohammed, en un parti politique, le Tanganyika African National Union (TANU), qui prône l’indépendance. Il démissionne de son poste d'instituteur et parcourt le pays pour porter le message indépendantiste.

               En 1958, il est présent à Accra (Ghana) pour la conférence panafricaine des peuples organisée par le président Kwame Nkrumah.

              Celle-ci est accordée par le Royaume-Uni le , sans aucune violence. Julius Nyerere est brièvement premier ministre, puis devient le premier président de la République du Tanganyika à la suite des élections de décembre 1962 .

Nyerere au pouvoir : 1964-1985

Union avec Zanzibar et panafricanisme

              Il revendique l'unité africaine : « Sans unité, les peuples d'Afrique n'ont pas de futur, sauf comme perpétuelles et faibles victimes de l'impérialisme et de l'exploitation. ». Dans cette perspective, il tente de convaincre les dirigeants de l'Ouganda, du Kenya et de Zanzibar de s'associer au Tanganyika afin de construire une seule fédération. Observant les troubles survenus dans certains pays nouvellement indépendants, en particulier au Congo, Nyerere engage une réflexion sur la place et le rôle de l’armée. L'influence parfois démesurée des jeunes armées africaines sur la politique nationale et leur incapacité à lutter contre les intrusions des grandes puissances l'incitent à militer pour la construction d'une armée commune aux pays d'Afrique.

    En janvier 1964, une révolution abolit le sultanat à Zanzibar. Le 26 avril 1964, Le Tanganyika et Zanzibar fusionnent pour former la République unie de Tanzanie. Nyerere devient le président de l’État nouvellement créé, tandis qu'Abeid Karume (le leader de l'Afro-Shirazi Party, ASP), restant président de Zanzibar, devient vice-président de la Tanzanie.

            La Tanzanie donne son appui à la guérilla lumumbiste au Congo et l'OUA établit son siège à Dar es Salaam. Parallèlement, les relations se détériorent avec les pays occidentaux ; en 1965 la Tanzanie rompt ses relations avec le Royaume-Uni et expulse hors du pays les troupes britanniques en réaction au soutien de Londres à un régime ségrégationniste en Rhodésie, tandis que l’Allemagne de l'Ouest rompt ses propres relations avec la Tanzanie suite à l'ouverture dans le pays d'une ambassade de l’Allemagne de l'Est. Les aides économiques accordées par certains pays occidentaux sont coupées.

           Au contraire, la Chine, bien qu'étant elle-même en voie de développement, renforce ses relations avec la Tanzanie et lui offre une aide matérielle. Le pays accueille de nombreux réfugiés politiques, en particulier ghanéens après le coup d’État de 1966. En outre, Julius Nyerere reçoit de nombreuses "figures" du panafricanisme ou de l'anti-impérialisme, telles que Malcolm X, Stokely Carmichael, Cyril Lionel Robert James ou encore Che Guevara, et plusieurs mouvements révolutionnaires ont une représentation dans le pays (l'ANC, la ZANU, la SWAPO, le MPLA et le FRELIMO).

 

Politique intérieure : Ujamaa

            Soucieux d’accélérer l’émancipation des Africains par rapport au monde occidental, inspiré par les expériences communistes en Chine, Nyerere s’engage résolument dans une politique socialiste. En février 1967, lors de la déclaration d'Arusha, il définit les principes et doctrines qu’il souhaite voir suivre par le pays. Selon l’idéal de Nyerere, tout cela doit conduire à la création d’une société égalitaire, juste, solidaire, qui trouve dans ses propres ressources les moyens de son autosuffisance. L’éducation devient aussi une priorité, en mettant fin à toute discrimination raciale dans les écoles.

              Les premières mesures concrètes d’application de cette politique ne tardent pas à arriver. Les principales industries et sociétés de services sont nationalisées, les impôts augmentés pour une plus grande répartition des richesses. C’est sur le plan de l’agriculture, principal secteur économique du pays, que les changements sont les plus forts. Appelé Ujamaas, c’est-à-dire cofraternité, des communautés villageoises sont organisées sur des principes collectivistes. Des incitations financières encouragent la formation de coopératives. Les premiers résultats sont décevants.

              À Zanzibar, l’Afro-Shirazi Party mène une politique à tendance ouvertement révolutionnaire. Les propriétés arabes et indiennes sont nationalisées. Quelques désaccords apparaissent même entre Nyerere et Karume, ce dernier voulant se rapprocher davantage du monde communiste que le président tanzanien qui cherche lui à ménager au maximum les relations avec les Occidentaux. En 1972, Karume est assassiné, pour des motifs qui restent assez obscurs. Des obsèques nationales lui sont rendues, en présence de Julius Nyerere.

            Pendant ces années, faiblement soutenue par les occidentaux, la Tanzanie, pays non-aligné, cherchant à imaginer un socialisme à l'africaine, reçoit l’aide de la Chine, qui souhaite pour sa part augmenter son influence en Afrique de l’Est. C’est avec un soutien chinois que la ligne de chemin de fer TAZARA (ou TANZAM) de Dar-es-Salaam à la Zambie est construite en 1975. C’est aussi sur le modèle des communes chinoises que sont créés 800 villages collectifs, regroupant des populations d’origine ethniques et tribales différentes, et déplacées de force en camion.

               On estime qu’en 4 ans, de 1973 à 1978, une douzaine de millions de personnes sont ainsi déplacés10. Cette politique, si elle permet un certain brassage entre les différentes ethnies qui composent la population tanzanienne, casse brutalement les repères humains et communautaires des individus. Par ailleurs, alors que le pays compte plus d’une centaine d’ethnies (à forte majorité Bantou) et bien plus de langues et dialectes, Julius Nyerere favorise une uniformisation linguistique par l'usage d'une langue africaine, le swahili.

 

Difficultés économiques et tensions régionales

          Ces politiques dirigistes et utopiques apportent de moins en moins les résultats escomptés. Le premier choc pétrolier de 1973 assombrit fortement les perspectives économiques du pays. Les productions manufacturière et agricole régressent, la planification de l’économie par l’administration est inefficace.

        Sur le plan politique, les partis (le TANU de Nyerere et l’ASP) se rapprochent et fusionnent en 1977 pour former le Chama cha Mapinduzi (CCM), c’est-à-dire le parti de la Révolution. Malgré les difficultés économiques, le pays est en paix et reçoit de nombreux réfugiés venus des pays voisins en guerre ou fuyant le régime d'Amin Dada en Ouganda. Nyerere refuse que la politique d'africanisation de l’administration favorise les seuls Tanzaniens et autorise l'accès aux emplois publics aux étrangers. Beaucoup obtiennent également la nationalité tanzanienne, y compris des réfugiés blancs.

          Les relations de la Tanzanie avec ses voisins africains (en particulier ceux du nord, l'Ouganda et le Kenya) se détériorent au fil des années. Ces relations étaient pourtant initialement bonnes puisque ces trois pays ont formé en 1967 la East Africain Community (Communauté est-africaine) dans le but de constituer à terme un marché économique commun. Les premières coopérations visent notamment à uniformiser la politique des changes et de contrôle des devises.

      Mais le Kenya, proche des pays occidentaux, s’éloigne de plus en plus de la Tanzanie, et la frontière entre ces deux pays est même fermée de 1977 à 1983. En Ouganda, Idi Amin Dada, qui nourrit des ambitions d’expansions territoriales, reproche à son voisin tanzanien d’héberger des opposants à son régime.

         L’Ouganda attaque la Tanzanie à la fin de l’année 1978 et envahit les environs du lac Victoria. Les Tanzaniens, avec l’aide du matériel militaire chinois et d'exilés ougandais, parviennent, au bout de plusieurs mois d’efforts et au prix de lourdes pertes humaines, à reprendre les territoires perdus, en chassant Idi Amin Dada du pouvoir. Les soldats tanzaniens occupent même l’Ouganda pendant presque deux ans. Cette guerre non souhaitée coûte cher, environ 500 millions de dollars; et au début des années 1980, sans réelle industrie, avec un secteur agricole improductif, la Tanzanie est l’un des pays les plus pauvres de la planète.

          Le pays s’enfonçant dans l’échec Nyerere commence à modifier progressivement sa politique dirigiste menée depuis le milieu des années 1960. Avec l’intervention de plus en plus grande de la Banque mondiale et du FMI, les incitations financières à la production collectivistes sont en partie réorientées vers un investissement pour les grandes fermes de l’État et pour les infrastructures routières. En 1984, la possibilité d’une propriété privée des moyens de productions apparaît et la société est, très progressivement, libéralisée.

         En 1985, Nyerere choisit, contrairement à l’habitude prise par la plupart des autres chefs d’État africains, de se retirer de la politique, après avoir tout de même conservé le pouvoir pendant 21 années. C’est Ali Hassan Mwinyi, alors président de Zanzibar depuis 1980, qui prend sa succession. Malgré les résultats très largement négatifs de sa politique de développement économique, Nyerere conserva jusqu’à sa mort, le 14 octobre 1999, l’estime de beaucoup de Tanzaniens et d’une partie de la communauté internationale. On lui reconnaît en effet le mérite d’avoir posé les bases d’un État démocratique pluriethnique

Béatification

             Julius Nyerere était catholique pratiquant. L'Église catholique a ouvert sa cause de béatification, au titre duquel il a été déclaré Vénérable. Il est fêté le 14 octobre.

 

 L'Almamy Samory Touré 

               L'Almamy Samory Touré (ou Samori Touré), né vers 1830 à Miniambaladougou, dans l'actuelle Guinée, tombé à Guélémou, actuelle Côte d'Ivoire, et décédé le  à Ndjolé, actuel Gabon, fut le fondateur de l'empire Wassoulou. Considéré comme le plus grand marchand d'esclaves de la région , il fut un résistant à la pénétration coloniale d'Afrique occidentale. 

Il vit son empire vaciller quand les populations animistes de Côte d'Ivoire, refusant l'Islam, se rebellèrent contre les quotas de captifs exigés 1. Les Français en profitèrent donc pour intervenir et il dut résister à la pénétration et à la colonisation française en Afrique de l'Ouest. Le premier président de la Guinée, Ahmed Sékou Touré, était l'arrière petit-fils de Samory.

Premières années

                Né vers 1830 à Miniambaladougou (actuellement au sud-est de la Guinée), ce fils de marchand dyula (Koniaké-malinké) grandit dans une Afrique de l’Ouest en pleine mutation du fait du nombre croissant de contacts avec les Européens. Le commerce avec l’Europe avait rendu riches certains États africains, pendant qu’une utilisation croissante des armes à feu modifie la guerre traditionnelle. Ses parents avaient abjuré l’islam pour se convertir au paganisme.

                En 1848, la mère de Samory, Sokhona Camara, est capturée pendant un raid mené par Sory Bourama, du clan Cissé, et réduite en esclavage. Ne disposant pas de l'argent nécessaire pour la racheter, il doit, pour obtenir la libération à terme de sa mère, se mettre au service des Cissé auprès desquels il apprend le maniement des armes. D'après la tradition, il reste à leur service « sept ans, sept mois, sept jours ».

               Il s'engage ensuite pour deux ans dans l'armée de Saransware-Mori, faama (dirigeant militaire) des Bérété, ennemis des Cissé, avant de rejoindre son propre peuple, les Camara. Nommé kélétigui (chef de guerre) à Dyala en 1861, Samory prononce le serment de protéger son peuple contre les Bérété et les Cissé. Il crée une armée professionnelle et nomme ses proches, notamment ses frères et des amis d'enfance, à des postes de commandement.

 

Expansion

                  En 1864, El Hadj Umar Tall, le fondateur d'un empire en pleine expansion qui domine alors la région du Haut Niger, l'Empire Toucouleur, meurt. Cet empire se désagrège, les généraux et les dirigeants locaux luttent pour créer leurs propres États.

               En 1867, Samory est un chef de guerre à part entière, possédant sa propre armée regroupée à Sanankoro dans les hautes-terres guinéennes, sur les bords du Haut-Milo, un affluent du fleuve Niger. Il comprend vite qu'il a deux tâches primordiales à accomplir : créer une armée efficace et loyale dotée d'armes à feu modernes, et construire un État stable. C'est à cette époque qu'il se convertit à l'islam, conscient que la cohérence de son royaume va reposer notamment sur la religion. Du reste, le titre d'« almami » qu'il adopte en fait un chef à la fois temporel et spirituel. Il décrit son État comme un "État guerrier et marchand"...dont les marchandises sont souvent des esclaves des tribus conquises.

                  En 1876, Samory peut importer des fusils à chargement par la culasse par l'intermédiaire de la colonie britannique de la Sierra Leone. À la tête de son armée, composée essentiellement de fantassins armés d'un sabre, d'un poignard et d'un fusil, il s'empare du district de Buré dans la région de Siguiri, riche en or (actuellement à cheval sur la frontière entre la Guinée et le Mali), en vue de renforcer ses finances. En 1878 il est assez puissant pour s'autoproclamer faama (« dirigeant militaire ») de son propre Empire Wassoulou. Il fait de Bissandougou sa capitale et entame des échanges commerciaux et diplomatiques avec l'Empire Toucouleur voisin et déclinant.

                 En 1881, après une dure lutte, Samory est capable de sécuriser son emprise sur Kankan, ville clé du commerce Dyula, située au bord du Haut-Milo. Kankan est alors un centre du commerce de la noix de kola, stratégiquement positionné pour contrôler les routes de commerce avoisinantes. En 1881, le Wassoulou s'étend en Guinée et au Mali, depuis l'actuel Sierra Leone jusqu'au nord de la Côte d'Ivoire et Bobo Dioulasso au Burkina Faso.

Pendant que Samory conquiert les nombreux petits États tribaux qui l'entourent, il manœuvre aussi pour sécuriser sa situation diplomatique. Il engage des relations régulières avec les Britanniques en Sierra Leone, et tisse des liens prometteurs avec l'État théocratique du Foutah Djallon.

 

Premiers affrontements contre les Français

                 À la fin des années 1870, les Français commencent leur expansion en Afrique de l'ouest, à partir de l'est du Sénégal, avec pour but d'atteindre le haut Nil dans le Soudan actuel. Ils cherchent aussi à progresser vers le sud-est pour atteindre leurs bases en Côte d'Ivoire. Ces mouvements les conduisent à un affrontement direct avec Samory Touré, mais aussi car les populations animistes de Côte d'Ivoire refusent les quotas de captifs et l'Islam imposé par Samory.

En , une expédition française attaque une des armées de Samory qui assiège Keniera. Samory réussit à repousser les Français.

                  Samory essaye de neutraliser les Français par plusieurs moyens. Premièrement, il étend sa domination vers le sud pour sécuriser une ligne de communication avec le Liberia. Quand une expédition menée par le gouverneur colonial français du Soudan, Antoine Combes, tente en 1885 de prendre possession des mines d'or de Buré, Samory contre-attaque. Divisant son armée en trois colonnes mobiles, il réussit à menacer gravement les lignes de communication françaises obligeant ses adversaires à se replier.

               Cependant, le combat avec l'armée française tournant à son désavantage, Samory préfère négocier. Le 28 mars 1886, il signe avec les Français un traité de paix et de commerce qui reconnaît, sur la rive gauche du Niger, une importante zone d'influence française.

Guerre et défaite

               En 1887, Samory Touré peut compter sur une armée disciplinée comprenant de 30 000 à 35 000 fantassins, organisés sur le modèle européen en pelotons et compagnies, et 3 000 cavaliers, répartis en escadrons de cinquante hommes chacun. Cependant, les Français sont déterminés à ne pas laisser Samory consolider ses positions. En exploitant la rébellion de plusieurs tribus animistes soumises par Samory ils continuent de s'étendre aux dépens des régions ouest de l'Empire, forçant Samory à signer des traités par lesquels il leur cède ces territoires entre 1886 et 1889 (traité de Bissandougou, traité de Niakha).

                   En mars 1891, une expédition française sous le commandement du colonel Archinard lance une attaque directe sur Kankan. Sachant que les fortifications de la ville ne pourraient pas résister à l'artillerie française, Samory engage une guerre de mouvement. En dépit des victoires qu'il remporte contre des colonnes françaises isolées (Dabadougou en ), Samory échoue à chasser les Français hors du cœur de son royaume.

               En , le successeur du colonel Archinard, le colonel Humbert, menant une petite force bien équipée de soldats triés sur le volet, capture Bissandougou, la capitale du Wassoulou. Un autre coup dur pour Samory Touré est l'arrêt des ventes d'armes par les Britanniques, soucieux de respecter la convention de Bruxelles de 1890, la restriction des ventes d'armes étant, selon cette convention, nécessaire à l'éradication de l'esclavage des populations africaines.

                Évitant un combat qui lui aurait été fatal, il mène une politique de la terre brûlée, dévastant chaque parcelle de terrain qu'il évacue. Bien que cette tactique le coupe de sa nouvelle source d'approvisionnement en armes, le Liberia, il réussit tout de même à retarder la poursuite française. Samory se replie vers l'est, vers les fleuves Bandama puis Comoé. Dès lors, sa présence est négligée par l'armée française, dans la mesure où le nouvel établissement de Samory ne constitue plus un objectif stratégique de la politique coloniale française.

              L'affrontement est relancé par l'attaque opérée par un des fils de Samory Touré contre un bataillon français, qui est anéanti. Cette action déclenche une campagne française de représailles au printemps/été 1898, au terme de laquelle Samory est capturé au petit matin du  à Guélémou en Côte d'Ivoire, par le capitaine Gouraud puis exilé au Gabon. Samory Touré y meurt en captivité le , des suites d'une pneumonie.

       Soundiata Keïta

 

 Soundiata Keita, parfois orthographié Soundjata Keita, ou Sogolon Diata Keita, et selon les griots en traditions orales baptiséMari Diata Konaté, né le  à Niani au Royaume du Manding, aujourd'hui dans la préfecture de Mandiana, région de Kankan en Guinée, et mort en 1255, dans la rivière de SankaraniEmpire du Mali, est un souverain mandingue de l'Afrique de l'Ouest, fondateur de l'Empire du Mali.

Son père, Nagé Maghann Konaté, descend de la lignée des Keïta, auteurs de la première tentative pour unifier les paisibles principautés mandingues contre la menace expansionniste des royaumes voisins.

              D'après l'épopée de Soundiata Keïta, transmise aujourd'hui encore par les griots, il serait né infirme d'une femme laide mais dont on avait prophétisé qu'elle serait la mère d'un grand roi. Détesté par son demi-frère aîné, il s'exile plusieurs fois à Ségou pour lui échapper. Il commence par conquérir le Fouta-Djalon, puis prend les armes contre l'envahisseur, Soumaoro Kanté roi du Sosso (Ghana), qu'il ne pourra vaincre que par la ruse : il lui offrira sa propre s?ur pour lui arracher le secret de son invulnérabilité. Kanté est alors vaincu en 1235 à Kirina. Les princes mandingues font de Soundiata Keïta, le souverain du Mali, un empire qui ira des côtes du Sénégal à Gao et de la Guinée à Tombouctou.

              La sagesse et la tolérance de Soundiata Keïta permettent aux différentes ethnies et religions de vivre en paix dans son empire. Il punit de mort le rapt et la vente aux trafiquants de captifs maliens et proclame la première déclaration des droits de l'homme : « Toute vie humaine est une vie ; une vie n'est pas plus respectable qu'une autre. »

Soundiata Keïta meurt en 1255, noyé dans les eaux du Sankarani pour les uns, tué d'une flèche lors d'une fête à Niani pour les autres.

 

Kwame Nkrumah

              Kwame Nkrumah, né le  à Nkroful (alors Côte-de-l'Or (colonie britannique) et actuel Ghana) et mort le  à Bucarest (République socialiste de Roumanie), est un homme d'État indépendantiste et panafricaniste qui dirigea le Ghana indépendant, d'abord comme Premier ministre de 1957 à 1960, puis en qualité de président de la République de 1960 à 1966.

 

Études et premiers engagements politiques

                  En dépit de son origine sociale modeste, Kwame Nkrumah bénéficie d'une scolarisation pourtant payante et essentiellement destinée aux enfants des notables traditionnels, celle-ci devant permettre à l’administration coloniale britannique de s'appuyer sur une classe privilégiée d'indigènes dont seraient extraits ses agents locaux. Après avoir suivi ses premières années d'études chez les jésuites, Nkrumah devient à 17 ans moniteur-élève et est remarqué par un inspecteur qui l'envoie poursuivre ses études dans la banlieue d'Accra. En 1935, quelques années après sa sortie de l'université, il peut embarquer pour les États-Unis afin de compléter ses études à l'université de Lincoln. Après avoir multiplié les petits boulots parallèlement à ses études (il décrit sa vie aux États-Unis comme des « années de misère »), il obtient une licence en économie et en sociologie en 1939.

 

            Il est également membre d'une association d'étudiants africains qu'il contribue à transformer en Association des étudiants africains des États-Unis et du Canada et en est le président entre 1942 et 1945. Le journal de l'association se fait le relais des idées panafricaines. Nkrumah s’intéresse en effet aux questions du colonialisme et de l’impérialisme.

            Si la lecture de Marx et Léninel’impressionne car, dit-il, « j'avais la certitude qu'ils avaient développé une philosophie de caractère à résoudre ses problèmes », il est principalement intéressé par les théories du « Retour en Afrique » et de « l'Afrique aux Africains » de Marcus Garvey. Toutefois, il rejette le concept de « pureté de la race noire » avancé par Garvey et sa rencontre avec W. E. B. Du Bois, lors d'une conférence de la NAACP (organisation dirigée par Du Bois) à laquelle Nkrumah participe en tant que représentant de la Cote-de-l'Or, représente également une influence décisive.

              Peu avant de quitter les États-Unis pour la Grande-Bretagne, où doit se tenir le congrès panafricain de 1945, il rédige la brochure Vers la libération nationale dans laquelle il développe son analyse du colonialisme : celui-ci est décrit comme conséquence des besoins du capitalisme d’accéder à des matières premières au moindre coût, de disposer d'une main d’œuvre bon marché et d'écouler ses surproductions. Les discours sur la mission civilisatrice et sur l'éducation des indigènes ne sont pour lui que des prétextes pour dissimuler la réalité du colonialisme.

            À Londres, il adhère au syndicat des étudiants d'Afrique occidentale (la WASU) et entreprend brièvement d’étudier le droit mais se trouve rapidement absorbé par ses activités politiques. Il est co-rédacteur, avec le militant communiste George Padmore, de la déclaration finale du congrès panafricain de Manchester.

Le père de l'indépendance du Ghana

 
   

Il retourne en Côte-de-l'Or en 1947 et devient secrétaire général du parti indépendantiste, l'UGCC (United Gold Coast Convention).

Le parti est cependant essentiellement constitué de notables indigènes, relativement désintéressés par les problèmes des plus pauvres et aux objectifs arrangeants avec les colonialistes. Nkrumah décide de transformer l'UGCC en parti de masse : trois journaux de propagande sont créés et rencontrent un succès croissant, le parti se dote d'une branche jeunesse et Nkrumah multiplie les conférences. L'administration coloniale réagit par la répression : six dirigeants du parti sont incarcérés, ses publications sont censurées.

En février 1948, la police ouvre le feu sur des manifestants, provoquant une vingtaine de morts et des centaines de blessés. Les dirigeants de l'UGCC prennent peur et démettent Nkrumah de sa fonction de secrétaire général. Il est incarcéré pendant deux mois avec d'autres dirigeants de l'UGCC.

               Le 12 juin 1949, avec le soutien de l'organisation de jeunesse de l'UGCC, Nkrumah annonce devant 60 000 personnes la fondation d'un nouveau parti la Convention People's Party (CPP). Souhaitant l'indépendance, Nkrumah appelle au boycott et à la désobéissance civile, ce qui lui vaut d'être arrêté par les autorités britanniques en 1950 et condamné à trois ans de prison. Pourtant, les grèves et manifestations organisées par la CPP aboutissent cette même année à la promulgation d'une nouvelle Constitution prévoyant une assemblée législative dont 75 membres seront Africains et des élections municipales.

Le 8 février 1951, le CPP obtient 34 des 38 sièges du conseil municipal d'Accra et remporte également les législatives. En dépit de son incarcération, Nkrumah profite d'une faille juridique pour être candidat à Accra central et y obtient 95 % des voix. Il est finalement libéré et désigné pour constituer un gouvernement.

           Nkrumah multiplie les concessions pour rassurer l’administration britannique, contrainte de l'accepter comme son principal interlocuteur. Se basant sur la politique d’« Africanisation de l’administration et de panafricanisme », il décide de développer les infrastructures de son pays grâce aux excédents de l’Office de commercialisation du cacao. Ainsi, le domaine de l’éducation et celui de la santé enregistrent de véritables progrès. Les femmes obtiennent le droit de vote en 1954.

 

Président de la République

               Après les élections législatives de 1956, le CPP, qui compte plus de 700 000 membres, remporte les trois quarts des sièges. Nkrumah, fort de son succès, oblige alors le Royaume-Uni à concéder l’indépendance, qui est proclamée le . La Côte-de-l'Or devient ainsi la deuxième colonie à obtenir son indépendance après le Soudan (1956). Il se marie fin 1957 avec Fathia Rizk, une copte égyptienne. Le jour même de l’indépendance, Nkrumah décide d’abandonner le nom colonial du pays au profit de l'actuel, en référence à l'Empire du Ghana .

              En outre, contrairement à la Gold Coast (Cote de l'Or), ce nom n'est plus de nature à être traduit différemment en fonction des langues étrangères2.Tout en demeurant dans le Commonwealth, le Ghana devient, le 1er juillet 1960, une république.

 

Artisan du panafricanisme

               Nkrumah est convaincu qu'aucun État ne peut résister individuellement aux grandes puissances. L'arbitraire des frontières des pays anciennement colonisés peut par ailleurs provoquer des guerres. Ami personnel d'un membre éminent du panafricanisme, le caribéen George Padmore il organise avec lui les 6e et 7e conférences panafricaines en 1953 à Kumasi et 1958 à Accra, qui est également la première conférence des États Indépendants d'Afrique.

                 En plus de revendiquer l’indépendance immédiate de l’Afrique, il prône la formation d’une identité supranationale : les « États-Unis d’Afrique » qui permettrait au continent de devenir l’une des plus grandes forces du monde.

             Dans ce but, il s’engage en 1958, à poursuivre avec ses homologues africains « une politique africaine commune ». La même année, il est le premier à apporter son soutien à la Guinée indépendante d'Ahmed Sékou Touré, en lui accordant un prêt de dix millions de livres sterling.

         Il tente un premier pas vers une réalisation concrète du panafricanisme en formant le 1er mai 1959 une union avec la Guinée, rejointe le  par le Mali. Mais si cette union n’est jamais dissoute, elle n’est que purement symbolique.

               En mars 1963, il participe activement à la rédaction de la charte de l’Organisation de l’unité africaine, même si son idée de créer un gouvernement central africain n’est pas retenue. Il soutient, officieusement, le camp socialiste (bien que se déclarant non-aligné), en juillet 1962. Isolé à l’intérieur de son pays, il l’est également, de plus en plus, à l’extérieur.

              Ses initiatives lui valent l'hostilité des pays occidentaux (la CIA indique que « Nkrumah faisait plus pour saper nos intérêts qu'aucun autre noir africain ») mais également certains dirigeants africains qui l'accusent, dans ses projets de panafricanisme, de vouloir propager le communisme en Afrique.

                Nkrumah encourage les autres nationalistes africains à rejeter les méthodes violentes et défend l'idée que les deux phases successives de désobéissance civile puis de collaboration gouvernementale avec les colons constituent la meilleur méthode pour gagner l'indépendance.

            Les guerres en Algérie, au Cameroun, dans les colonies portugaises et le coup d’État contre le gouvernement nationaliste de Patrice Lumumba au Congo ne le font pas changer d'avis et il continue de défendre cette vision non-violente de la lutte anticoloniale jusqu'en 1966.

               En 1970, il revient dans son ouvrage Les luttes de classes en Afrique sur ses « illusions » passées : « à moins de s'y voir contrainte, les élites privilégiées ne céderont pas le pouvoir, même si elles acceptent d'effectuer quelques réformes, elles ne céderont jamais, si elles savent leur position menacée. Il n'est pas de grand événement historique qui n'ait été accompli au prix d'efforts violents ».

 

Politique économique

           L’indépendance du pays n’apporte pas de changement radical au système hérité de l’ancien colonisateur. Les infrastructures connaissent un développement significatif avec l'érection du barrage hydroélectrique d'Akosombo (912 MW), la réalisation à Tema d’un grand port en eau profonde relié à la capitale par une autoroute, mais les fruits de cette industrialisation naissante ne sont pas directement perceptibles par la population.

           De plus, cette modernisation du pays entraîne une détérioration de la situation économique : le déficit public et celui de la balance des paiements s’accroissent et, bien qu’ayant adopté une économie d’inspiration libérale, les investissements étrangers sont quasi nuls. De plus, si jusque-là l’inflation est contenue, les salaires des planteurs de cacao ne font que régresser depuis 1954, accentuant ainsi la crise.

               Au début des années 1960, la chute des cours du cacao et l’augmentation significative des prix des produits importés décident Nkrumah à rompre avec le libéralisme économique. Il fustige « l'échange inégal », qui voit les grandes puissances s'attribuer à bas prix des matières premières et surfacturer les produits manufacturés. En effet, selon l'historien Basil Davidson, alors que la production de cacao au Ghana est passée de 350 000 tonnes en 1960 à 494 000 en 1965, les recettes réalisées en 1965 sont inférieures à celles de 1960.

Alors que les relations avec les pays occidentaux se dégradent, Nkrumah opte officiellement pour le marxisme lors de la XIe conférence du CPP. Sous la doctrine du « consciencisme » (ou « nkrumahisme »), une économie planifiée est mise en place et un plan septennal est adopté en 1964, devant se traduire par une forte politique d’investissements publics de façon à réduire la dépendance économique vers l'étranger.

                Toutefois, le plan surestime largement les capacités du Ghana à mobiliser un capital intérieur et ne prévoit pas la nationalisation du commerce extérieur. Finalement, cette période est marquée par un gaspillage des ressources naturelles, un accroissement de la corruption, une montée du chômage et la faillite du secteur agricole. Cette nouvelle politique économique entraîne une augmentation du coût de la vie de 48 % entre 1963 et 1966, ainsi que la désorganisation des marchés provoquant marché noir et ruptures de stocks.

Politique éducative et culturelle

L'éducation est rendue gratuite et obligatoire en 1962, et l'éducation supérieure le devient en 1965. Le nombre d’élèves inscrits dans les écoles, qui ne dépassait pas 150 000 dans les années 1950, atteint 1 135 000 au milieu des années 1960.

       Kwame Nkrumah s'efforce également de promouvoir une culture panafricaine. Irrité par l'eurocentrisme des manuels et des institutions culturelles britanniques, il supervise la création d'un musée national du Ghana (National Museum of Ghana) qui ouvre le 5 mars 1957, d'un Conseil des arts du Ghana, d'une bibliothèque de recherche sur les affaires africaines en juin 1961, et de la Ghana Film Corporation en 1964. En 1962, il ouvre également un Institut des études africaines.

 

Politique familiale et politique sur les droits des femmes

                Une campagne contre la nudité dans le nord du pays, sous l'impulsion d'Hannah Kudjoe, une des responsables de son parti et une militante qu'il avait encouragé à s'investir dans l'action politique, a reçu son attention particulière. Hannah Kudjoe a également formé la Ligue des femmes du Ghana, a travaillé sur la nutrition, sur l'éducation des enfants, outre le port de vêtements. La Ligue des femmes a par ailleurs mené une manifestation contre les essais nucléaires français dans le Sahara. Mais Hannae Kudjoe est finalement marginalisée dans la structure du Parti, au profit d'organisations plus faciles à contrôler.

               Des dispositifs législatifs adoptés en 1959 et en 1960 créent des sièges réservés aux femmes, au sein du parlement. Quelques femmes sont promues au Comité central du CPP. Un effort est fait pour faciliter l'entrée des femmes en université et dans certaines professions, au-delà de l'agriculture et du commerce, notamment vers la médecine et le droit.

 

Régime politique

                   La répression sur la droite s’accentue progressivement : plusieurs dirigeants de l’opposition sont emprisonnés ou sont contraints de partir en exil (comme le chef de l’opposition unie Kofi Busia). En 1961, le gouvernement décide d’augmenter de 5 % les prélèvements sur les salaires pour financer les projets de modernisation des infrastructures.

                  Cette décision est d'autant plus mal accueillie par les syndicats que certains chefs d'entreprise ou responsables politiques manifestent sans retenue leurs richesses, sans qu'une contribution supérieure ne leur soit demandée. En réaction, des grèves éclatent que le régime fait réprimer et 17 syndicalistes sont emprisonnés.

              Nkrumah échappe à deux tentatives d’assassinat en août 1962 et en janvier 1964 qui le plongent dans une véritable paranoïa. Peu de temps après, tous les parlementaires de l’opposition sont arrêtés, la presse est censurée l’indépendance du pouvoir judiciaire est restreinte et les adversaires du régime l'accusent de favoriser un culte de la personnalité (il se fait surnommer Osagyefo – le « Rédempteur » – par ses partisans). Il tente aussi de supprimer l'influence des origines tribales comme facteur de discrimination.

                  Le CPP devient en 1964 un parti unique « ouvert à tous les Ghanéens de toutes classes sociales et de toutes idéologies », conformément à la vision de Nkrumah (qui se fait proclamer président à vie) de négation d’intérêts divergents au sein d'une même société.

Il estime en effet que l'Afrique précoloniale était organisée selon un mode de vie « communaliste » et que la disparition du colonialisme permettra au continent d'évoluer naturellement vers une société égalitaire, sans que la lutte des classes n'intervienne.

 

La chute et l’exil

Le , alors qu'il est en voyage en Chine, Nkrumah est renversé, sans aucune résistance4, par un coup d’État militaire qui pourrait avoir été incité par la CIA13. Il se réfugie alors en Guinée, chez son ami Sékou Touré qui lui propose vainement la coprésidence du pays11. Il fonde alors, dans son pays d’exil, une maison d’édition qui publie ses théories révolutionnaires et ses livres sur l’Unité africaine11. Le , il décède dans un hôpital de Bucarest, à la suite d’un cancer de l’estomac11.

Postérité

                 En 1992, le mausolée de Kwame Nkrumah fut édifié en l'honneur du premier président ghanéen à Accra par le président Jerry Rawlings, contribuant à lui donner l'image du père fondateur du Ghana, figure panafricaine et anticolonialiste. Le mausolée est aujourd'hui l'un des monuments les plus importants de la capitale ghanéenne.

              En décembre 2010, le président John Evans Atta Mills a inauguré la mise en production d'un nouveau champ pétrolifère offshore ; celui-ci permet au Ghana d'accéder au statut de pays exportateur de pétrole. Le navire de soutien logistique (FPSO) associé à ce champ a été rebaptisé le Kwame Nkrumah.

 

Œuvres et publications

  • Le Consciencisme, Paris, Éditions Présence Africaine, 141 p. (ISBN 978-2708703247)
  • Ghana, New York, NY, USA, International Publishers Co, , 320 p. (ISBN 978-0717802944)
  • L'Afrique doit s'unir, Paris, Éditions Présence Africaine, coll. « Textes politiques », 256 p. (ISBN 978-2708705791)première édition : anglais : 1963 ; français : 1964
  • Le néo-colonialisme : Dernier stade de l'impérialisme, Paris, Éditions Présence Africaine, coll. « Le panafricanisme », 268 p. (ISBN 978-2708707948)
  • Kwame NkrumahAutobiographie, Paris, Éditions Présence Africaine, coll. « Le panafricanisme », 291 p. (ISBN 978-2708707962);

 

  Dr Alphonse RUGAMBARARA,
  Rohero,
  BUJUMBURA, 
  BURUNDI

 Email: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
 Website: www.itorero.org

 

 

Mission et Objectifs

C’est une lutte avant tout contre soi-même, pour se reconstruire d’abord, reconstruire les autres, nos Nations et l’AFRIQUE par le Nationalisme, le Panafricanisme et la philosophie de l’UBUNTU

 « L’humiliation du continent africain ne réside pas uniquement dans la violence à laquelle l’Occident nous a habitués. Elle réside également dans notre refus de comprendre ce qui nous arrive » (Aminata TRAORE).