Kimwe mu guhemukira kahise kacu 

L'une des trahisons de notre Histoire 

 L’IDENTIRE MURUNDI ET LA LUTTE POUR L’INDEPENDANCE

 

LA DESTRUCTION DE L’IDENTITE MURUNDI ET LES DEFIS DE SA RECONSTRUCTION

 

 

LES DAMNÉS DE LA TERRE Chap. III

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 INDEPENDANCE DE LA MAGISTRATURE

 

LA LECTURE, POUR DES DEBATS CONSTRUCTIFS

 

 

Etat de droit

 

 

Afrique profonde

 

         COURS D’EDUCATION POLITIQUE

POUR LES FUTURS LEADERS DU BURUNDI

 

   

     Il était une fois...au BURUNDI

 

 

          Ça va se savoir (1ère partie)

 

       Ça va se savoir (2ème partie)

 

  LES 40 JEUNES MARTYRS DE BUTA

 

LES GENOCIDES AU BURUNDI

LA DESTRUCTION DE L’IDENTITE MURUNDI ET LES DEFIS DE SA RECONSTRUCTION

« Les Barundi ont-ils compris ? Quelque part, quelque chose me dit que pas encore ou pas assez. C’est pourquoi, il faut reprendre la parole aujourd’hui pour redire au peuple burundais que le chemin de l’exclusion et de la ségrégation n’aboutit pas, que l’idéologie de l’extermination de l’autre et du génocide n’aboutit qu’a une chose : La tragédie qui emporte tout le monde dans les ténèbres de la mort ou, par sursis, dans l’errance de l’exil ». Nicolas MAYUGI. 

             Comme je l’ai dit dans la première partie, l’identité Murundi a intriguée les colonialistes, par sa résistance, par ce qu’elle était différente des préjugés communs sur l’Afrique et les Africains. Elle devait être détruite pour que la colonisation soit parfaite. Ce fut une destruction systématique, planifiée, élaborée scientifiquement et exécutée sans états d’âme. Toute résistance à cette destruction fut éliminée ! Depuis le Prince Louis RWAGASORE, le Premier Ministre Pierre NGENDANDUMWE jusqu’aux 40 Martyrs de Buta. Deux auteurs, l’un Murundi le Professeur Nicolas MAYUGI, l’autre Munyarwanda l’écrivain Antoine MUGESERA se sont penchés sur cette destruction, cette désintégration de nos deux Nations et ont produits deux excellents livres intéressants à lire. Sans se connaitre, ils vont arriver aux mêmes conclusions : La désintégration des deux Nations correspond à un processus de mise en place de façon progressive et insidieuse sur plus de 50 ans, d’une idéologie de la différence, du rejet et de l’oubli progressif d’une identité commune, d’une manipulation pseudo-scientifique de nos identités secondaires amenant l’aliénation identitaire. Lequel processus aboutira à l’ethno-racisme et à l’idéologie de l’exclusion et du génocide qui commencera ses effets visibles au mois de Novembre 1959 au Rwanda et au Burundi, au mois d’Octobre 1965 après quelques temps de résistance par RWAGASORE et certains de ses compagnons.

DESTRUCTION IDENTITAIRE ET IDEOLOGIE DE L’EXCLUSION ET DU GENOCIDE

Pour Nicolas MAYUGI, le drame de la destruction de l’identité Murundi et la naissance de l’idéologie de l’exclusion et du génocide s’est initié au cours de la période coloniale et s’est constitué en 5 actes bien distincts :

1. Le premier acte est celui des études ethnologiques et historiques :

Menées par les premiers européens qui sont arrivés chez nous, ces études ont conclu à l’existence de trois races, qu’on appellera plus tard, ethnies : les Batwa, les Bahutu et les Batutsi, et cela sur base des mesures des cranes, des nez, des lèvres etc.… A cela sont ajoutées les spéculations historiques sur les migrations des uns et des autres, à partir de la fameuse hypothèse ou mythe hamitique (aujourd’hui abandonnée par les chercheurs sérieux), qui est à l’origine de toutes les spéculations pseudo-scientifiques, les stéréotypes et préjugés, les complexes de supériorité et d’infériorité, dont nous sommes depuis longtemps des victimes souvent ignorantes et parfois consentantes. (Dans toute la région des Grands Lacs)

2. Le deuxième acte est celui du RACISME :

Les conclusions des ethnologues et des historiens ont été poussées plus loin, à savoir que les Batutsi qui présentaient, semble-t-il, des traits physiques et même mentaux proches de ceux des Blancs constituaient une race supérieure, tandis que les autres, les Bahutu et les Batwa constituaient des races inferieures. A cela se sont ajoutés des jugements moraux avancés sans scrupule aucun, toujours pour démontrer la supériorité des uns et l’infériorité des autres. Ce fut l’origine des idées qui ont marqué l’historiographie et la politique du Burundi depuis plus d’un siècle, et qui ont produits les stéréotypes physiques, moraux que les Barundi, malheureusement, ont intégrés pour continuer à entretenir des différences basées sur des théories raciales fausses. La tâche du colonisateur était à la construction d’un argumentaire, peu importe sa justesse, pour diviser, séparer, opposer afin de mieux régner.  Sur cette voie sans issue, le colonisateur belge a marqué un pas décisif : C’est le 3eme acte dans la constitution de drame de l’idéologie du génocide au Burundi. 

3. Le troisième acte est celui de la ségrégation :

Du racisme à la ségrégation, il n’y a qu’un pas qui est vite franchi. Au Burundi, ce pas a été franchi par le colonisateur belge à travers des actes opérés systématiquement dans deux domaines que le Professeur Joseph GAHAMA a bien décrit dans sa thèse de Doctorat : Le Burundi sous administration belge. Il s’agit du domaine administratif et du domaine scolaire.

Dans le domaine administratif : Sous prétexte qu’ils étaient d’une race non faite pour gouverner – ce qui n’était pas l’avis du Roi qui les avait mis en place -, tous les Chefs (Baganwa) (d’origine) hutu furent expulsés de l’administration du pays. Ce fut un acte de discrimination majeure sur base d’un racisme crasseux. Le Professeur GAHAMA dira, et avec raison, que s’il y a un événement important qui a beaucoup marqué (je dirais bouleversé) l’évolution politique au Burundi entre 1920 et 1940, il s’agit bel et bien de la réorganisation administrative belge.                                       Dans le domaine scolaire : L’enseignement colonial belge, entièrement confié aux missionnaires dès 1929, fut une véritable catastrophe sociale. La purification dite « ethnique » qui venait de s’opérer dans la gestion de la Nation était une mise en place d’un système, un système divisionniste pour une meilleure domination. A ce système, il fallait assurer la continuité, la permanence, la pérennité. Le système scolaire, pensé lui aussi sur une base raciale et divisionniste a été le lieu où la pérennité souhaitée a été organisée. Ce qui lui est grave dans la constitution de l’idéologie du génocide à ce niveau, c’est qu’il s’est trouvé des Barundi, des Batutsi et des Bahutu, pour croire à ces élucubrations politiciennes des colonisateurs : Les uns ont cru qu’ils étaient de la race supérieure faite pour gouverner, des seigneurs, et les autres ont cru qu’ils étaient de la race inferieure faite pour courber l’échine : des serfs… C’est là que se situe notre propre responsabilité et qu’il devenu sans valeur l’invocation du colonisateur dans nos propres malheurs, soixante ans après son départ. Pourquoi se laisser berner ! Et on s’est laissé berner une fois de plus au cours de la période coloniale : C’est le quatrième acte. 

4. Le quatrième acte est celui de l’inversion :

A l’approche de l’indépendance, quand les colons se sont aperçus que leur règne était sérieusement menacé (par ceux-là même qu’ils avaient formé sur base d’exclusion raciale), ils se détournèrent des Batutsi qu’ils avaient d’abord adoptés pour s’appuyer ensuite sur les Bahutu qu’ils avaient pourtant éjectés comme des malpropres. C’est au cours d’une réunion à Bujumbura des Conseils Supérieurs du Ruanda-Urundi en 1956 que Jean Paul HARROY proclame qu’il y aurait un problème Hutu-Tutsi. La consigne donnée aux Bahutu était qu’il était temps de se débarrasser des Batutsi qui les ont dominés depuis quatre siècles, alors que ce sont des étrangers venus d’ailleurs par le Nil. Le colon promettait son appui en échange d’une remise à plus tard de l’accession à l’indépendance. (Lui, le véritable envahisseur, devenait du coup le sauveur, sa seule intention étant de se maintenir aussi longtemps que possible comme maitre du pays) Encore une fois, il s’est trouvé des Barundi pour y croire et des partis « ethniques » furent fondés (au Burundi et au Rwanda)., car c’est probablement à cette époque qu’on nous informe que les Bahutu étaient majoritaires et que les Batutsi étaient minoritaires comme si lors de la réforme administrative il n’en était pas ainsi. Le plus dramatique c’est qu’il s’est trouvé, encore une fois, des Barundi pour y croire. La consigne a marché au Rwanda, elle n’a pas marché au Burundi : C’est le cinquième acte.

                                   5. Le cinquième acte est celui de l’exemple des rwandais:                                

Au Rwanda en effet, les Bahutu se sont débarrassés des Batutsi en les tuant ou en les chassant avec l’appui du colonisateur (Colonel LOGIEST, Mgr PERRAUDIN, Albert MAUS). Les Bahutu ont pris le pouvoir et ils ont réclamé l’indépendance, ce qui arrachera à J.P. HARROY ce sarcasme célèbre : « KAYIBANDA l’ingrat ». Au Burundi, la consigne coloniale n’a pas marché grâce à un homme, le Prince Louis RWAGASORE, parce qu’il avait compris que la liberté et la démocratie du peuple burundais se situait dans un ralliement rassembleur des Bahutu et des Batutsi pour constituer une majorité quantitativement et qualitativement supérieure à celle « ethnique » malicieusement suggérée par la colonisation. RWAGASORE disait ceci : « Sans doute au Burundi existe-t-il aussi un problème parmi tant d’autres, mais pourquoi vouloir s’acharner a lui donner l’étiquette Tutsi-Hutu ? », et plus loin : « Voulez-vous sauver ce pays ? Sauvez le tout entier, mais n’essayez pas de le diviser parce qu’alors ce n’est pas le Burundi que vous aurez aimé. ». Toutefois, ce qui s’est passé au Rwanda en 1959, si le Burundi en a été épargné (pour quelque temps), a néanmoins marqué le début du déploiement de l’idéologie de l’exclusion et du génocide dont les effets jalonnent l’histoire de notre pays depuis l’indépendance. (1965,1969, 1972, 1988, 1991, 1993-2003, 2015-2022). 

LES DEFIS DE LA RECONSTRUCTION DE L’IDENTITE MURUNDI

En relisant Richard KANDT dans « Caput Nili » (Berlin, 1904), livre peu connu de nos hommes politiques qui lisent si peu, on se rend compte du piège « ethnique » avec effroi : « Ces peuples, dévitalisés au cours d’un esclavage séculaire, ignorent – et c’est bien ainsi – la force latente qui sommeille dans les corps des millions de gens, et comme ils sont dépourvus de toute conscience nationale un tant soit peu profonde, ils seront les instruments dociles d’une colonisation raisonnable fondée sur la connaissance du pays et de la langue. Ils n’auront donc jamais le désir puissant de se liguer en une défense unitaire contre l’invasion étrangère. Les déranger d’un tel sommeil et les exciter à une opposition collective contre les Européens supposerait une maladresse si brutale de la part des gouvernants que personne, ni nous, ni nos petits-enfants, n’a à craindre de jamais trembler à cause d’eux. »

Si nous voulons reconstruire l’identité et la conscience Murundi, il est important d’abord de connaitre cette identité, nous l’avons vu dans la première partie. Il est important ensuite de comprendre comment s’est faite cette déconstruction et l’introduction dans nos esprits de la conscience « ethnique », puis « régionaliste », « clanique », « partisane » à la place de notre principale identité commune, l’identité MURUNDI. Trois citations vont nous aider dans notre prise de conscience, pour que dans la construction des perspectives d’avenir pour le retour à l’identité Murundi, nous puissions bien planifier ce chemin salutaire pour notre pays car tout commence par la conscience :

AMINATA TRAORE : « L’humiliation du continent africain ne réside pas uniquement dans la violence a laquelle l’Occident nous a habitués. Elle réside également dans notre refus de comprendre ce qui nous arrive ! »

JEAN PAUL SARTRE : « Nous ne devenons ce que nous sommes que par la négation intime et radicale de ce qu’on a fait de nous ! »

SADHGURU : « Les préjugés sont des poisons qui nous sont transmis depuis notre enfance par nos familles, nos religions et nos sociétés. »

Mettons-nous au travail. Mieux vaut tard que jamais.

Philosophie "Ubuntu" d'Itorero

   "UBUNTU TWARAZWE NA BASOKURU BUDUTEGEKA UKWUBAHA NO KUGIRA UBUNTU KU KIREMWA MUNTU COSE KUKO DUSANGIYE UBUNTU" : "L'UBUNTU NOUS LEGUES PAR NOS ANCETRES, NOUS OBLIGE A AVOIR DU RESPECT ET PRATIQUER L'UBUNTU ENVERS TOUTE PERSONNE HUMAINE DU FAIT QUE NOUS PARTAGEONS L'UBUNTU"                                                                                                                                                                                                                                                    La prise de conscience, l’interrogation et la réflexion permanente nous amène à la connaissance de nos maux, de notre histoire, de nos peuples pour une vision conséquente afin de sortir de ce cercle vicieux et bâtir un BURUNDI nouveau, une AFRIQUE nouvelle, avec des leaders responsables, conscients de leurs missions, attachés aux intérêts de leurs peuples. ITORERO sera ce lieu d’échanges et de formation pour les futurs leaders. Le BURUNDI sera le projet pilote, l’AFRIQUE sera l’aboutissement.

« Etre responsable dans un pays sous-développé, c’est savoir que tout repose en définitive sur l’éducation des masses, sur l’élévation de la pensée, sur ce qu’on appelle trop rapidement la politisation."

 

Histoire du Burundi

 

Ukuri gushirira mu kuyaga

 

 

  Dr Alphonse RUGAMBARARA,
  Rohero,
  BUJUMBURA, 
  BURUNDI

 Email: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
 Website: www.itorero.org

 

 

Mission et Objectifs

C’est une lutte avant tout contre soi-même, pour se reconstruire d’abord, reconstruire les autres, nos Nations et l’AFRIQUE par le Nationalisme, le Panafricanisme et la philosophie de l’UBUNTU

 « L’humiliation du continent africain ne réside pas uniquement dans la violence à laquelle l’Occident nous a habitués. Elle réside également dans notre refus de comprendre ce qui nous arrive » (Aminata TRAORE).