LA LIBERTE D’EXPRESSION
La démocratie que les peuples entiers réclament de par le monde, surtout en Afrique, ne peut se concevoir sans le respect des Droits de l’homme. Malgré que la déclaration universelle des Droits de l’homme date de 1948, l’Afrique a été et est encore privé de la jouissance des Droits de l’homme d’abord par la colonisation puis malgré l’indépendance par les régimes corrompus, dictatoriaux, inféodés au néo-colonialisme. L’un des Droits les plus fondamentaux à être encore le plus bafoué est le droit de la liberté d’opinion, d’expression. Sans cette liberté fondamentale, aucune autre n’est possible dans son entièreté, il vous manquera toujours la possibilité de réclamer, de proposer, de critiquer.
L’Article 19 de la Déclaration de 1948 nous dit ceci : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».
Qu’en est-il de la jouissance de ce Droit dans notre pays ? Quel est l’état d’esprit des Burundais (Dirigeants, Dirigés) face à ce droit ? Pendant longtemps, beaucoup de gens ont été inquiétés pour leur opinion différente de celle du pouvoir, opinion parlée ou écrite ! La liberté d’expression n’a pas pu éclore, d’où le manque flagrant de forums de discussion autres que le parti unique, l’absence désespérante de journaux, de médias autre que gouvernementaux. Le vent de démocratie qui souffle permet un lent éveil à cette liberté, mais des habitudes ont été prises, des peurs se sont installées, une intolérance face à la critique condamne le Burundais à vivre encore dans l’oralité et à fréquenter les salons, les bars (pour les plus entreprenants) pour faire passer des messages, des idées différentes. Avec ce vent de démocratie, la balle se trouve dans le camp du citoyen. Qu’il ait le courage de ses opinions, que les changements ne se fassent pas sans sa participation, qu’il fasse connaitre ses points de vue sur ses problèmes et les problèmes du pays, qu’il sache que nul ne peut parler à sa place sans déformer sa pensée.
La revue « LE REVEIL » se veut être une revue d’expression, de débats contradictoires et constructifs. Elle accepte les articles de critique constructive, d’opinions diverses, de propositions pour une vie sociale, culturelle meilleure. Elle demande à ses lecteurs d’user sans abuser de leur liberté d’expression dans la tolérance et le respect d’autrui ! D’autres revues devraient naitre pour permettre au citoyen, de jouir de son droit à l’expression et d’un autre droit corollaire à ce dernier : le droit à l’information.
La démocratie, la reconstruction politique nationale nécessitent la contribution de tous et de chacun. Que les bonnes idées s’imposent que les fausses soient combattues, par la parole et surtout par la plume, car verba volant, scripta manent !
La démocratie est une nouvelle culture qui s’apprend! Le chemin qui y mène passe par la liberté d’opinion, d’expression, le foisonnement d’idées. Et du choc des idées jaillit la lumière !