EN COROLLAIRE A CE POEME:
Pour une journée de deuil national
NDAYIKEZA A.G.
En corollaire à ce poème qui est un appel à la véritable démocratie au Burundi malgré une situation socio-politique qui a vu se creuser un énorme fossé entre les différentes composantes de la société burundaise, je voudrais reprendre une proposition qui circule dans certains milieux sociaux et politiques : l’instauration d’une journée de deuil national.
Le peuple burundais doit assumer son histoire aussi honteuse qu’elle ait été en certaines périodes. Nous devons reconnaître que nos politiciens, depuis 1961, n’ont pas pu assumer l’héritage politique du Prince Louis RWAGASORE, n’ont pas pu garder la cohésion (non exemple de contradiction, de diversité comme dans toute société humaine) du peuple Murundi. Nous devons reconnaître que l’égoïsme des politiciens, leurs insuffisances politiques nous ont entrainés vers des extrémismes que nous aurons de la peine à faire taire si nous n’assumons pas cette histoire en toute objectivité.
Non pas en continuant le même combat stérile et dangereux, qui crée et alimente les extrémismes, non pas en accusant telle ou telle composante de la société burundaise non pas pour crier vengeance ! Mais en sachant reconnaître que des innocents hutus, tutsis, twas sont morts et mourront encore parce que les politiciens se sont trompés de guerre ! Seuls ces innocents méritent qu’on se rappelle d’eux, pour que plus jamais de pareilles tueries ne recommencent ! Pour que plus jamais des volontés extrémistes ne nous dominent et nous dirigent !
Oui donc pour une JOURNEE DE DEUIL NATIONAL, journée de recueillement en mémoire des innocents morts sacrifiés par une dictature ethnique et une volonté d’instauration d’une autre dictature ! Des hutus, tutsis, des twas sont morts, mais surtout des burundais sont morts ! Des burundais qui auraient voulu vivre en paix, des burundais pour qui ces deux volontés de dictature ethnique (hutu et tutsi) sont toutes condamnables ! Des burundais qui voudraient que notre pays dise adieu aux dictatures (présente ou rêvée et s’ouvre à la démocratie, la véritable qui s’intéresse à l’homme dans son intégralité ! La démocratie qui ne dissèque pas l’homme en hutu, en tutsi, en paysan, en intellectuel, en riche, en pauvre…
Oui pour une JOURNEE DE DEUIL NATIONAL !
Non à toute dictature ! OUI A LA DEMOCRATIE !
Cette proposition datant de 1991 a été reprise dans l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au BURUNDI du 28 Aout 2000, neuf ans après.
L’article 6, point 8 dit ceci : « L’instauration d’une Journée nationale de commémoration pour les victimes de génocide, de crimes de guerre ou autres crimes contre l’humanité, ainsi que des mesures permettant l’identification des fosses communes et l’enterrement des victimes dans la dignité ».
Jusqu’à ce jour, c’est-à-dire 21 ans après la signature de cet Accord et 30 ans après cette première proposition, elle n’est pas appliquée !
Chers lecteurs, qu’en pensez-vous ?