Article de Tatien BIGIRIMANA pour itorero.org. Une profonde réflexion sur le voyage qui nous pousse à réfléchir sur la lutte engagée par le peuple Murundi pour sa libération de la dictature et des idéologies nocives. C’est un long voyage pour lequel il faut bien être préparé si on veut arriver à bon port.
Les mystères du voyage
Un voyage dénote quelque chose avec un début et une fin mais dans de nombreux cas la fin est imaginaire car les êtres humains ont des connaissances limitées des réalités futures. Vous auriez pu entendre le dicton «ce qui a un commencement a une fin». Il y a un processus dans le voyage. Le terme processus parle de ce qui se passe entre le point de repère et le point d'arrivée. Certains voyages ont un processus court tandis que d'autres prennent un long processus. Le mystère du voyage réside dans le fait que tous ceux qui se lancent dans le voyage visent à la fin mais très peu finissent. La meilleure analogie pour illustrer cela est «un marathon».
Il peut commencer avec mille personnes mais moins d'une centaine terminent la course. En observant les participants dès le départ, vous ne pouvez pas préciser le finisseur ni le vainqueur et parfois celui que vous présumez le mieux et auquel vous vous accrocherez pourrait vous décevoir le plus.
Je veux vous donner dix raisons pour lesquelles ceux qui commencent le voyage ne le terminent pas
1. Ils pensent que le voyage est court:
N’avez-vous pas vu des gens qui, au début de la course, couraient si vite avec beaucoup d’énergie comme si le destin était à quelques mètres? Plus ils courent, plus ils s'affaiblissent et plus ils sont convaincus que leur voyage ne se terminera pas comme ils l'ont envisagé et perdront espoir de continuer.
2. Ils avaient de faibles raisons de prendre part:
Certaines personnes se rendent à la course parce que leurs amis se sont également inscrits pour participer, ou peut-être qu'ils voulaient vérifier jusqu'où ils peuvent aller, ou peut-être qu'ils voulaient se vanter auprès des autres du fait qu'ils ont participé au marathon. Ces personnes finiraient à peine parce que n'importe quel défi les arrêterait et elles ne se sentiraient pas désolées ni ne reconnaîtraient leur échec. Plus les motifs de participation sont faibles, plus la tendance au remords est faible.
3. Ils avaient une mauvaise raison de commencer le voyage:
Ils pensaient peut-être que les gens viendraient les réconforter ou leur apporter de la nourriture et des boissons le long du chemin pour les ravitailler. Peut-être, ils pensaient que chaque participant serait récompensé, mais ils ont appris que seuls les 10 premiers seraient récompensés, alors qu’ils se sont rendu compte qu'ils appartiennent au dernier groupe.
4. C'étaient des opportunistes:
Ces gens sont ceux qui voulaient saisir les opportunités qui pouvaient venir avec la course. Ils auraient peut être échoués aux compétitions précédentes et voir la nouvelle comme une occasion en or qui pourra réaffirmer leurs positions sous-estimées. Si en cours de route, ils sont accueillis par d'autres réalités complexes qui remettent en question leurs attentes, ils arrêtent simplement pour aller chercher d'autres opportunités.
5. Ils n'ont jamais compté le coût:
Certaines personnes vont à la course sans compter les coûts. Ce sont les types de personnes qui se rendent compte de leur gâchis, de leur incapacité ou de leur manque de préparation au travail alors qu'ils sont au milieu de celui-ci. Ils regrettent leur implication mais cela n’empêche pas que les autres se moquent d’eux ou les pointent du doigt quand ils quittent la course.
6. Ils se sont fatigués en cours de route:
Chaque voyage relativement long est fatiguant. Mais tous les trajets fastidieux ne deviennent pas la raison de l'abandon. Ceux qui finissent ne sont pas fabriqués en fer mais ils ont certainement des qualités énormes adjacentes qui les maintiennent à la course malgré d'innombrables découragements. Être fatigué est normalement utilisé comme bouc émissaire pour les abandons parce que, comme M. Luther King, si on ne peut pas courir, on peut marcher et si on ne peut pas marcher, on peut ramper mais de toute façon se diriger vers le but.
7. Ils ont été distraits en cours de route:
Ce sont des dualistes typiques. Ils ne peuvent pas s'en tenir à un seul esprit. Ils courent fixant leurs yeux sur les spectateurs et finissent par perdre la voie. Plus ils se concentrent sur l'extérieur, plus ils succombent aux leurres du groupe extérieur et dévient complètement le chemin. Ces personnes pourraient même avoir l'énergie d'aller plus loin dans la course, mais perdre le focus sera la condition préalable à une fausse couche.
8. Ils n'étaient pas physiquement et mentalement aptes au voyage:
La forme physique et mentale est très importante si l'on veut gagner ou terminer la course. Cela signifie se préparer, ce qui implique d'avoir suffisamment d'informations sur la course et de les appliquer pendant la course pour accompagner ses capacités naturelles.
9. Ils aiment les raccourcis et donc, ils enfreignent les règles:
Dans le monde des montages rapides où il y a de grands désirs pour des remèdes instantanés, beaucoup de gens n'auraient pas la ténacité d'aller le long du chemin, ils préféreraient choisir les raccourcis qui ironiquement ou inconsciemment, avortent leur destins. Mais à quoi bon atteindre si vite au mauvais endroit! Mieux vaut aller lentement mais sûrement et passer par loin mais pas dans une mauvaise direction.
10. Ils ont une conception confuse de la valeur de ce qu'ils veulent réaliser :
C'est pourquoi ils peuvent arrêter devant tout défi qu'ils rencontrent tout au long du voyage. Si vous cherchiez de l'or sur le terrain et que vous étiez sûr qu'il est à 10 mètres de profondeur, et si vous savez avec 100% de certitude qu'une fois que vous aurez l'or, vous ne travaillerez plus pour gagner votre vie, vous ne vous arrêterez pas à 2 mètres plus bas à cause des rochers que vous rencontrez ou du fait que creuser encore 8 mètres est trop fatiguant. Une mauvaise perception de la valeur de ce pour quoi concourir peut également être une raison qui entraîne l'abandon.
Rappelez-vous, parfois l'échec n'est pas d'arriver le dernier, mais ne pas parvenir à arriver!
Cet article est né de l'inspiration de la course, nous, Burundais, courrons pour résoudre nos problèmes. C'est une course qui vise à faire vivre chaque Burundais dans une nation où tous les citoyens auront des droits égaux et des chances égales, une Nation où au moins les besoins physiologiques et de sécurité de chaque Burundais seront assurés parmi de nombreuses autres questions cruciales qui doivent être résolues d'urgence. Pour cette course, de nombreux Burundais, jeunes, adultes, et vieux, hommes, femmes, et enfants, instruits et non instruits, diplomates et simples citoyens, riches et pauvres, Burundais de toutes les provinces, y compris des partis politiques et des groupes de la société civile, se sont tous embarqués pour arriver. La course est toujours en cours et alors que nous engageons toujours nos vitesses vers la carthesis, beaucoup de ceux avec qui nous avons commencé ensemble tombent malheureusement dans les catégories expliquées dans les points ci-dessus.
Le temps fait la meilleure sélection!
Tatien BIGIRIMANA
