Itorero ou Urutorere

Pourquoi ce nom ? Que peut-il bien signifier pour le Murundi actuellement ? Que signifiait-il pour le Murundi ancien ? Comment le traduire ?

icon

Cadre de Formation

icon

Dossier Arusha

icon

Panafricanistes

icon

Nationalistes

                BIENVENUE DANS VOTRE ITORERO

 

"Chaque génération dans une relative opacité doit découvrir sa mission, la remplir ou la trahir ! "(Frantz FANON)

  

                      ITORERO : Pourquoi ce nom ? Que peut-il bien signifier pour le Murundi actuellement ? Que signifiait-il pour le Murundi ancien ? Comment le traduire ?

Comme pour la majorité des mots du kirundi, traduire un mot ancien est particulièrement difficile mais essayons de le faire pour que ceux qui vont lire, participer, enrichir ce site comprennent réellement le sens que l’on veut donner à son orientation, sa stratégie, sa vision, ses missions et ses objectifs !

Le mot ITORERO ou URUTORERE vient du verbe « gutora » qu’on pourrait traduire par « choisir, prendre, sélectionner, trouver, trier », plus récemment en politique « voter, élire » ! La traduction du mot ITORERO serait complète si on y ajoute à ces différentes significations du verbe « gutora », le mot « les meilleurs » ! ITORERO serait donc dans la pratique ancienne au BURUNDI le choix, la sélection, le triage, l’élection des meilleurs ! Ceux qui deviendront « INTORE », Intore z’Uburundi, Intore z’Umwami, les meilleurs, les choisis, les excellents ! La traduction la plus convenable que je peux vous donner est : L’ACADEMIE DES EXCELLENTS !

 

hr

Notre mission sera remplie lorsque les jeunes eux-mêmes se sentiront INTORE z’uBURUNDI, INTORE za AFRIKA ! Fiers de leur pays, fiers de son histoire quelque malheureuse qu’elle ait pu être à certains moments, aimants leur pays, le BURUNDI et ses habitants, les BARUNDI, sans distinction aucune, prêts à relever les grands défis pour faire de ce pays un pays du lait et du miel, un havre de paix où il fera bon vivre ! Et au-delà de notre pays, ces INTORE devront connaitre l’histoire et l’identité de nos voisins, leurs problèmes identitaires si proches des nôtres, pour que les INTORE de notre région puissent véritablement travailler de concert pour une vraie libération de l’AFRIQUE de ses différents carcans hérités de la colonisation et entretenu par une classe politique inconsciente de ses responsabilités vis-à-vis de nos peuples ! 

Le défi est grand, périlleux, mais la tâche est noble !

BIENVENUE DANS VOTRE ITORERO !

IL ETAIT UNE FOIS…AU BURUNDI

                        Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir. (Frantz FANON)                      

             Chaque génération dans quelque pays que ce soit se trouve au cours de l’histoire de ce pays confronté à un choix important pour l’avenir de son pays, de son peuple. Cette mission doit permettre à ce peuple, à ce pays de faire un saut qualitatif sur le chemin de son évolution, à sortir de ses contradictions, ses contentieux, de ses divisions pour embrasser d’autres idées, d’autres valeurs, d’autres solutions que celles pratiquées par les générations précédentes et qui ont maintenu le pays et le peuple dans un cercle vicieux d’idées, de valeurs, de solutions périmées ou inadaptées à la situation du pays et du monde.

La force d’un peuple c’est d’être capable de se projeter par un saut qualitatif vers un avenir meilleur.La force d’un Leader c’est de guider son peuple dans ce saut qualitatif souvent périlleux mais toujours salvateur.Et cette force se manifeste dans la pertinence des idées novatrices pour lesquelles on est prêt à s’impliquer et se battre pour leur mise en pratique.

                Au cours de l’histoire de notre pays le BURUNDI, que ce soit avant, pendant et après la colonisation, nous constatons qu’effectivement chaque génération a été confrontée à ce genre de choix face à leur mission du moment : La remplir ou la trahir ! J’illustrerai ce propos par trois exemples les plus importants et les plus décisifs pour l’avenir du Burundi. Entre 1898 et 1903, le Burundi est confronté à la guerre coloniale, Maconco et Kilima ont trahi, Mwezi et Bihome son sauveur, le Mutabazi, ont rempli leur mission, sauvegarder en partie la souveraineté du Burundi. Entre 1958 et 1961, soixante ans après, le Burundi est confronté aux luttes contre la colonisation appelée la Tutelle, le Front Commun a trahi, RWAGASORE et ses compagnons ont rempli leur mission, malheureusement là aussi en partie puisque les compagnons de RWAGASORE ont trahi la ligne de la lutte pour l’indépendance, l’unité et le développement. Entre 1990 et 1993, trente ans après, le Burundi est confronté aux nouvelles valeurs de la démocratie, des Droits de l’Homme, notre génération, celle de NDADAYE, a rempli sa mission pour la démocratie et les Droits de l’Homme, malheureusement encore une fois en partie puisque la démocratie, les Droits de l’Homme ont été décapités, piégés, trahis par une partie de notre génération jusqu’aujourd’hui.

              Permettez-moi de vous inviter à lire notre histoire sous un autre angle que celui des guerres ethnico-politiques interminables dans un pays sans ethnies au sens propre du mot. Chacun de nous a en lui plusieurs identités, nationale, ethnique, de classe, de caste, régionale, familiale, religieuse, sexuelle, politique, professionnelle et tant d’autres. L’identité n’est pas le problème en soi, car très souvent ce n’est qu’un hasard. C’est à partir du moment où vous habillez vos identités d’une idée, d’une hiérarchie par rapport aux autres identités que les problèmes commencent. Vous créez ou on crée pour vous et vous acceptez, une idéologie basée sur votre identité, des préjugés et des stéréotypes par rapport aux autres, vous excluez les autres de certains domaines relationnels, sociaux, politiques, économiques. C’est ainsi que nait et se développe une idéologie de l’exclusion et du génocide (exclusion totale, solution finale), cette idéologie qui dans sa globalisation a fait de nos prétendues identités « ethniques », des identités criminelles, négatives, alors qu’elles sont tout simplement des identités « fossiles » ne correspondant plus objectivement au niveau de civilisation que le Burundi a atteint et dont la signification leur donnée n’est basée que sur les préjugés, les sentiments, donc très subjective.

            Au Burundi, pour nous détacher de l’approche ethnique des problèmes burundais, nous pouvons classer idéologiquement les principales contradictions politiques qui ont influé fortement sur les contradictions sociales et économiques. Et nous pouvons suivre leur évolution depuis que le Burundi a été confronté aux attaques venues de l’extérieur et qui ont ébranlé la principale identité du peuple Murundi et sa Nation, le Burundi. En fonction des défis et contentieux  principaux auxquels nos dirigeants ont été confrontés, nous constatons deux grandes lignes de réactions par rapport aux valeurs exprimées pour répondre à l’agression, aux défis, aux contradictions internes. La génération de Mwezi Gisabo, Ndungu l’un des Généraux qui ont battu les Arabes, Bihome le Mutabazi du Roi, a choisi, en face de l’agression coloniale, de lutter pour la souveraineté et garder en vie à tout prix, le symbole de cette souveraineté qu’était le Roi Mwezi Gisabo. Kilima et Maconco, dans leur quête égoïste du pouvoir, ont choisi de collaborer avec l’agresseur pour éliminer ce symbole et recevoir leur récompense, un pouvoir vidé de tout sens. Idéologiquement nous avons des Nationalistes résistants et des Collaborateurs à la colonisation (Comme par exemple nous avons eu en France en 1940, des Résistants et des Collaborateurs à l’occupation allemande). Ces deux idéologies ou vision du Burundi vont cohabiter tout au long de la colonisation : La résistance et la collaboration. Quand sur toute l’Afrique fleurissent les idées d’indépendance, c’est encore les mêmes clivages idéologiques qui vont se confronter. La génération de l’indépendance va se trouver confronté aux mêmes défis et se scinder en deux. D’un côté les résistants autour des revendications de souveraineté, d’indépendance économique (Seule raison valable de la lutte pour l’indépendance selon le Prince Louis RWAGASORE), de démocratie, d’unité face aux nouveaux clivages initiés par la colonisation (Racisme, ethnisme, ségrégation sur cette base, exploitation économique) dans la gestion du pays. De l’autre, les collaborateurs qui refusent ces valeurs nouvelles et cherchent à consolider le pouvoir colonial moyennant des avantages de pouvoir.

        Les identités dont ils se servent sont nos propres identités qui étaient parvenu jusque-là à vivre en paix en réglant, par nos propres institutions, les contentieux qui pouvaient naître. Cette génération va certes gagner la souveraineté, mais elle sera incapable de gérer le pays, après l’assassinat de leur Leader le Prince Louis RWAGASORE, et de continuer le combat pour l’indépendance économique, la démocratie citoyenne, l’unité. Elle va faire sombrer le pays dans la lutte pour l’accaparement du pouvoir essentiellement. Avec la crise Casablanca et Monrovia qui se transforme en antagonismes « ethnico-politiques », nous nous retrouvons encore avec deux grandes lignes idéologiques : L’idéologie de la résistance d’une part, symbolisée par Pierre NGENDANDUMWE, Martin NDAYAHOZE, Gilles BIMAZUBUTE et d’autres qui dans leurs écrits et leurs actions ont essayé de ramener la ligne du combat aux valeurs prônées par RWAGASORE. Et l’idéologie de l’exclusion et du génocide d’autre part, qui va prendre le dessus et qui créera des antagonismes identitaires meurtriers et creusera encore plus le fossé de la division entre les filles et les fils d’un même peuple, d’une même Nation. Elle va s’exprimer par deux lignes antagoniques dans une même idéologie de l’exclusion et du génocide qui détruit la Nation et l’identité Murundi : Le Tutsisme conservateur avec toutes ses variantes et subdivisions (Régionales, claniques, partisanes) et le Hutisme réactionnaire avec toutes ses variantes et subdivisions (Là aussi, régionales, claniques, partisanes), qui vont créer les Suprémacistes Tutsis et les Suprémacistes Hutus dont les idéologues et militants ont rivalisé en capacité de nuisance sur tous les plans jusqu’aujourd’hui. Ces lignes idéologiques ont réduit à sa plus simple expression l’identité Murundi, qui englobe toutes ces petites identités secondaires, rendant pratiquement inexistant l’Etat-Nation du Burundi dans la tête de beaucoup de gens à commencer par certains Leaders politiques.

             Notre génération, que j’appelle la Génération de la Démocratie et des Droits de l’homme pour couper court avec les étiquettes Hutu et Tutsi, va arriver sur la scène de l’action politique, conditionnée, pour certains,  par ces luttes des Suprémacistes ethnistes prônant une même idéologie, celle de l’exclusion et du génocide, mais aussi, pour d’autres, influencée par les idées de révolutions, de marxisme, de démocratie et des Droits de l’Homme qui sont la base de l’idéologie de résistance pour la Nation en droite ligne des luttes justes et nobles d’une partie des générations précédentes.

          Notre génération a rempli sa part de mission en apportant et luttant pour les idées nouvelles de Démocratie avec le multipartisme et les différentes libertés sociales, des Droits de l’Homme avec une société civile active dans tous les domaines de la Nation. Les débats que certains d’entre nous avaient initiés entre 1980 et 1990 voulaient dépasser les clivages ethnico-politiques dans lesquels se débattaient le Tutsisme conservateur et le Hutisme réactionnaire, en orientant ces débats sur des sujets tabous jusque-là, non sans difficulté, en créant  et animant des organisations nouvelles en dehors du Parti unique UPRONA.

         Je parlerai principalement des organisations comme l’UBU (clandestine au Burundi) avec la revue « LE FLAMBEAU » animée par Jérôme NDIHO, de l’UGESBF en France (Union Générale des Etudiants et Stagiaires Burundais en France), l’Association Culturelle pour le Progrès au Burundi –ACPB dirigée par Dr André BIRABUZA et Sylvestre NTIBANTUNGANYA avec la revue « LE REVEIL » animée par Jean Marie SINDAYIGAYA et Dr Alphonse RUGAMBARARA, la première Ligue des Droits de l’Homme au Burundi, la Ligue ITEKA présidée par Eugène NINDORERA, le réveil et l’activisme des syndicats indépendants, la création de la première radio privée UMWIZERO devenue BONESHA FM. Les barrières « ethniques » étaient levées, seuls nous importaient les idées nouvelles et la façon de les propager. Beaucoup d’entre nous étaient animés d’un idéalisme à toute épreuve.

      Entre 1990, année de la création de l’ACPB et la Ligue ITEKA et 1993, année des élections démocratiques, trente-deux ans après celles de l’indépendance, des activités intenses ont été menées pour la promotion des idées nouvelles de démocratie, de libertés, des Droits de l’Homme, d’Etat de Droit à travers des débats, des revues, des pièces de théâtres, des descentes dans les provinces, etc…  A la jeune génération actuelle, je dirais que si vous bénéficiez aujourd’hui des libertés d’expression, d’association, de manifestation, si vous écoutez des radios privées, si vous êtes capables d’exprimer votre indignation face aux agissements de la classe politique au pouvoir, c’est qu’il y a eu à une certaine époque des jeunes qui se sont levés pour les valeurs de souveraineté, d’indépendance économique, de démocratie, d’unité, de liberté, des Droits de l’Homme, qui ont marqué l’histoire positive de notre pays, mais qui sont aussi l’objet de vos critiques souvent acerbes. Oui, « Il était une fois…au Burundi » une histoire positive, des valeurs positives et des Héros de la Résistance nationale, qui ont rempli leur mission quand leur temps est arrivé. Ne nous enfermons pas dans une vision négative de notre histoire qui ressasse à longueur de temps les actions négatives d’une partie de ces générations, ce qui nourrit les idéologues et activistes du Hutisme réactionnaire et du Tutsisme conservateur. Mais ne soyez pas non plus dupe, il y aura toujours des Conservateurs et des Réactionnaires pour vous empêcher d’avancer et vous tirer vers leur idéologie nocive, négative.

                   Si je peux me résumer pour donner une autre façon plus objective, moins globalisante d’analyser nos conflits, je classerais donc les hommes et les femmes politiques en trois catégories idéologiques principales, mais dont deux sont des subdivisions d’une même idéologie, celle de l’exclusion et du génocide :

  • Les idéologues et activistes du Tutsisme conservateur, adeptes de l’idéologie d’exclusion et de génocide qui rend l’identité Murundi inexistante
  • Les idéologues et activistes du Hutisme réactionnaire, adeptes de l’idéologie d’exclusion et de génocide qui rend l’identité Murundi inexistante
  • Les résistants pour la Nation qui, malheureusement ne sont pas suffisamment conscientisés et organisés pour faire face à cette idéologie nocive.
  • Et puis il y a les inclassables, sans véritable idéologie que l’accès au pouvoir et à ses avantages. En empruntant une définition pertinente d’un humoriste de chez nous, on peut les appeler les « DUNATU – Duhe NAtwe TUrye » qu’on peut traduire par « Donnez-nous qu’on mange nous aussi », ceci c’est quand ils sont encore en quête de pouvoir. Et quand ils y sont on peut les désigner par le terme « RENATU – REka NAtwe TUrye » qu’on peut traduire par « Laissez-nous manger nous aussi ou Ne nous dérangez pas, nous mangeons comme les autres ». Quand ils s’engagent pour l’une ou l’autre ligne idéologique nocive, ils sont capables des meilleurs discours pour leur cause car souvent plus royalistes que le Roi, d’actes les plus meurtriers pour gagner leur place, surtout quand ils ne font pas partie du groupe identitaire au pouvoir, car ils se vendent au plus offrant. Ils sont les plus dangereux ! Parmi les inclassables, il y a aussi ceux qui ne s’engagent nulle part, qui critiquent à longueur de journée, mais qui ne pensent qu’à leur petit bonheur personnel, leur petite carrière. On peut les appeler des « Ntirumveko, Sindabibazwa », alors que tout autour d’eux leur monde s’effondre. « Il y a une honte à être heureux tout seul »

               La globalisation, qui fait de tout Tutsi un Conservateur, un dominateur, un putschiste, de tout Hutu un Réactionnaire, un rebelle, un tribalo-génocidaire, est dangereuse car elle freine l’éclosion et l’évolution d’une dynamique de résistance organisée pour poursuivre en tant que Barundi les idéaux et valeurs pour lesquels les Résistants à travers nos différentes générations se sont battus. Et ces idéaux, pour les rappeler, sont : La souveraineté, l’indépendance économique, l’unité du peuple Murundi, le développement, la Démocratie, les Droits de l’Homme, l’Etat de Droit et depuis la signature de l’Accord d’Arusha, la Paix et la Réconciliation. Ce n’est pas l’identité, quelle qu’elle soit, qui exclue ou tue, c’est l’idéologue et son idéologie qui s’en sert pour les besoins de sa cause. Et sa cause c’est l’accaparement du « pouvoir » par tous les moyens, pour les besoins de prédation. Ces idéologues nocifs permettent que les prédateurs étrangers s’installent et mettent à mal les objectifs de souveraineté, d’indépendance économique, d’unité, de démocratie citoyenne, de réconciliation, car la politique de « Divide et Impera » ne se porte bien que quand ce sont ces idéologues qui dominent l’action politique. Ils nourrissent ces prédateurs étrangers qui protègent leur pouvoir, en affamant leur peuple.

               La noble mission de la génération active politiquement aujourd’hui et demain est de choisir délibérément la ligne idéologique positive et ses valeurs pour lesquelles se battre, en prendre vraiment conscience et lutter. Chacun doit se demander, non pas quelle identité ethnique, régionale ou autre, mais plutôt à quel degré de tutsisme, de hutisme, de régionalisme, de clanisme, d’intolérance partisane il se situe, quelle place il accorde à l’identité Murundi par rapport à ces sous identités. Et couper court avec ce qui se lit ou s’écoute  à travers les réseaux sociaux actuellement et qui est malheureusement beaucoup plus bête que méchant.

                   Cette rubrique « Il était une fois…au Burundi » va reproduire des textes anciens des différents Résistants à travers notre histoire. Pour, d’une part, rappeler à ceux qui ont fait partie de ces Résistants de revenir à la Résistance, de ne pas abandonner, de ne pas se laisser prendre par peur, intérêt personnel ou sentimentalisme par l’idéologie d’exclusion et de génocide ou par l’esprit « DUNATU » et « SINDABIBAZWA », surtout de ne pas se couper de l’actuelle génération pour transmettre ce que vous savez, éveiller leur conscience. Et d’autre part, montrer aux générations actives actuelles et à venir, que notre histoire n’est pas qu’un alignement des dates plus meurtrières les unes que les autres, que des luttes positives ont existé, que des avancées ont été obtenues et qu’ils doivent poursuivre la lutte en ayant des repères idéologiques et des modèles à imiter et même dépasser pour la dignité du peuple Murundi. On ne devrait pas parler de conflit de générations, mais plutôt de passage de témoin pour la résistance entre ceux qui ont rempli une partie de leur mission de résistance et ceux qui veulent la remplir quand leur moment arrive pour continuer la lutte pour la Nation Murundi et ses valeurs positives. La lutte a commencé avec MWEZI GISABO, elle doit continuer !

 

A LA CROISEE DES CHEMINS, LES ANNEES CHARNIERES DECISIVES.

                    J’ai fait un constat en analysant l’histoire du Burundi, qu’il y a une permanence de dates, trois années décisives, à la croisée des chemins, comme pour rappeler que des événements importants doivent se dérouler dans notre pays à ces dates ou années pour le bien ou le malheur du Burundi. 1900-1903 : La lutte pour la souveraineté que MWEZI GISABO gagne en partie puisqu’il est obligé d’accepter le Protectorat allemand qui respecte en contrepartie sa souveraineté.

          1960-1963 : La lutte pour l’indépendance et l’unité que RWAGASORE et ses compagnons gagnent mais qu’ils sont incapables de conserver à cause de rivalités internes créant Casablanca et Monrovia.

           1990-1993 : La lutte pour la Démocratie, le multipartisme, les Droits de l’Homme que NDADAYE et les autres gagnent mais qui sera piégée, décapitée par les idéologues et adeptes de l’idéologie d’exclusion et de génocide qui nous ont ramené dans Casablanca et Monrovia.

          2000-2003 : La lutte pour la Paix et la Réconciliation avec, au bout d’une guerre civile meurtrière, la signature de l’Accord d’Arusha qui est un véritable programme pour la Paix pérenne et la Réconciliation mais qui sera inappliqué dans ses grandes lignes (La réconciliation, la lutte contre l’impunité, la sécurité pour tous, les inégalités sociales, le développement économique) par ceux-là même qui avaient la charge de ramener la Paix et la Réconciliation du peuple Murundi et qui nous ont replongé dans les méfaits de l’idéologie d’exclusion et de génocide. L’histoire nous interpelle aujourd’hui pour ne pas répéter les mêmes erreurs, pour ne pas suivre les options qui ne mènent nulle part que dans la peur, les pleurs, l’exil et les désolations. Nous approchons des dates fatidiques 2020-2023 et un grand tournant de notre histoire se profile à l’horizon avec les élections prévues par le pouvoir en place.

           A mon avis, la crise dans laquelle nous sommes, plonge ses racines proches dans la non application de l’Accord d’Arusha que je dénonçais déjà en 2004 quand j’ai décidé de me retirer de la scène politique pour me pencher sur une question difficile : Pourquoi les Barundi ne prennent pas résolument le chemin de la réconciliation ? En 2010 et 2015, des tentatives ont essayé de raffermir la démocratie, mais elles ont échoué. La crise de 2015 au Burundi a ressemblé à d’autres crises en Afrique (Dictature et Mandats présidentiels), au Burkina Faso, en Gambie, en Algérie, au Soudan. Dans ces pays, les résistants ont réussi à raffermir la démocratie et chasser les dictatures. Pourquoi y-a-t-il eu échec au Burundi ? Chaque acteur, chaque leader devrait s’interroger sans faux fuyants, faire une autocritique objective, pour que le tournant qui se profile à l’horizon ne soit pas un autre échec.

          Rappelez-vous de ces dates : 1900-1903, 1960-1963, 1990-1993, 2000-2003, bientôt 2020-2023 et tirez les conclusions vous-mêmes. De quel côté de l’histoire du Burundi et de l’Afrique voulez-vous être ? Il n’y a pas de hasard dans la vie d’un homme ou d’une Nation, il y a toujours des signes qu’il faut savoir lire pour agir en connaissance de cause. Va-t-on assister à un sursaut qualitatif ou à un retour à nos démons meurtriers qui malheureusement ne se sont pas calmés durant ces 15 ans post Arusha ?

            Je terminerai par ces mots si pertinents de Francis ROHERO : « Chers compatriotes, chers jeunes nous avons le choix : Etre une génération extraordinaire ou être une génération suiveuse ; être ces personnes par qui ce pays renaitra ou être les raisons des vengeances sans fin »

Pour la Réconciliation du Peuple MURUNDI, je reste debout. 

Commentaires   

#5 Dr Alphonse RUGAMBARARA 04-07-2020 20:46
Citation en provenance du commentaire précédent de Bigirimana :
Merci bcp pour ces informations educatives qui visent à décoloniser notre nation dont l'histoire est falsifiée dans le but de conserver les intérêts de certains dirigeants egoïstes.

Merci beaucoup Bigirimana.
Il faut participer en donnant aussi des articles et en répondant aux questions du premier cours
#4 Bigirimana 03-07-2020 20:24
Merci bcp pour ces informations educatives qui visent à décoloniser notre nation dont l'histoire est falsifiée dans le but de conserver les intérêts de certains dirigeants egoïstes.
#3 NGENDAKUMANA DANIEL 17-06-2020 21:46
Merci de ces orientations aussi importantes pour une jeunesse passionnée à faire la politique
#2 CHANYA RUKANDIRA 17-06-2020 21:08
Vous avez parlé des inclassables DUNATU RENATU, souvent fanatique des vieux adages NTAWUVUGANA INDYA MUKANWA,IBITAKURABA URABA HASI qui sont les véritables supports de cette injustice sociale,
A ceux là s'ajoutent les pauvres peureux qui vivent l'espoir d'un miracle d'un changement de pouvoir sans lever le doigt, qui meurent dans cet espoir du Dieu providence qui n'arrive jamais.......
#1 Olivier Bany 04-06-2020 12:44
Merci, Dr Alphonse RUGAMBARARA, d'avoir pensé à la mise en place de ce cadre de formation et de partage à fin de savoir bcp plus de notre histoire, car nous sommes une génération dont bcp de vérités nous sont cachées, il nous faut aller nous même la chercher et la partager avec nos frère burundais

You have no rights to post comments

Philosophie "Ubuntu" d'Itorero

   "UBUNTU TWARAZWE NA BASOKURU BUDUTEGEKA UKWUBAHA NO KUGIRA UBUNTU KU KIREMWA MUNTU COSE KUKO DUSANGIYE UBUNTU" : "L'UBUNTU NOUS LEGUES PAR NOS ANCETRES, NOUS OBLIGE A AVOIR DU RESPECT ET PRATIQUER L'UBUNTU ENVERS TOUTE PERSONNE HUMAINE DU FAIT QUE NOUS PARTAGEONS L'UBUNTU"                                                                                                                                                                                                                                                                     La prise de conscience, l’interrogation et la réflexion permanente nous amène à la connaissance de nos maux, de notre histoire, de nos peuples pour une vision conséquente afin de sortir de ce cercle vicieux et bâtir un BURUNDI nouveau, une AFRIQUE nouvelle, avec des leaders responsables, conscients de leurs missions, attachés aux intérêts de leurs peuples. ITORERO sera ce lieu d’échanges et de formation pour les futurs leaders. Le BURUNDI sera le projet pilote, l’AFRIQUE sera l’aboutissement. 

 

Bienvenu sur votre ITORERO

 

Ukuri gushirira mu kuyaga

 

 

 

 

 

  Dr Alphonse RUGAMBARARA,
  Rohero,
  BUJUMBURA, 
  BURUNDI

 Email: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
 Website: www.itorero.org

 

 

Mission et Objectifs

C’est une lutte avant tout contre soi-même, pour se reconstruire d’abord, reconstruire les autres, nos Nations et l’AFRIQUE par le Nationalisme, le Panafricanisme et la philosophie de l’UBUNTU

 « L’humiliation du continent africain ne réside pas uniquement dans la violence à laquelle l’Occident nous a habitués. Elle réside également dans notre refus de comprendre ce qui nous arrive » (Aminata TRAORE).